« S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi »

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Ce dimanche 29 juin, fête des apôtres Pierre et Paul, à la fin de la prière de l’Angélus, je me trouvais parmi les pèlerins présents place Saint-Pierre quand François nous a demandé avec insistance : « per favore non dimenticatevi di pregare per me », ce qui signifie « s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi ». Cet appel doit d’urgence être retransmis partout dans les communautés catholiques, afin que le Saint-Père – qui est dans sa 78ème année – puisse accomplir l’œuvre de rénovation pour laquelle il a été élu en mars 2013. Vendredi dernier, fête du Sacré-Cœur de Jésus, il a annulé à l’improviste un rendez-vous important pour les 50 ans de l’hôpital Gemelli, en raison d’une mystérieuse « indisposition », laissant au cardinal Angelo Scola le soin de lire le discours qu’il devait prononcer. Ce n’est pas la première fois qu’un de ses engagements est ainsi ajourné à la dernière minute, et selon un communiqué récent toutes les audiences générales sont suspendues en juillet.
Le Pape, qui n’économise pas ses forces au service du renouveau évangélique de l’Eglise, a besoin de repos, n’hésitons donc pas à invoquer la Vierge Marie pour qu’elle intercède en faveur de sa santé. Samedi soir, en la fête du Cœur Immaculé de Marie, devant la reproduction de la Grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican, il a fait cette confidence remplie d’humilité à des jeunes romains en discernement vocationnel : « je pense que celui qui est le plus sûr du caractère définitif de son chemin, c’est le Pape! Parce que le Pape … où il finira? Là, dans la tombe, n’est-ce pas? ». Il est certainement très conscient de sa fatigue, en particulier après le voyage historique en Terre Sainte, mais l’impulsion spirituelle qu’il provoque est sans retour, et chacun en fait l’expérience profonde, même ceux qui sont éloignés de l’Eglise, notamment par rapport à la miséricorde et au pardon qui fait revivre. Á ce sujet, évoquant les apôtres Pierre et Paul – un traître peureux qui s’est dérobé devant la croix et un persécuteur zélé qui a pourchassé les premiers chrétiens – François a rappelé qu’ils ont été de « grands pécheurs », et que leur fête nous met « face à l’œuvre de la miséricorde de Dieu dans le cœur de ces deux hommes » devenus les saints patrons de Rome. « Dieu veut nous combler aussi de sa grâce, comme il l’a fait pour Pierre et Paul. La Vierge Marie nous aide à l’accueillir comme eux avec le cœur ouvert », a-t-il ajouté, fidèle au message d’espérance qu’il délivre quotidiennement sans se laisser décourager par l’ampleur du chantier ecclésial…
Le 7 juillet il rencontrera pour la première fois depuis son élection un groupe de victimes des abus sexuels commis par des prêtres et des religieux dans le monde entier, désireux de les écouter et de faire en sorte que de tels crimes ne soient plus jamais tolérés dans le clergé. Un de ses ambassadeurs par exemple, le nonce polonais Wesolowski, qui représentait le Saint-Siège en République Dominicaine, vient d’être démis de l’état clérical pour avoir abusé de mineurs, en attendant d’autres condamnations. Sous toutes ses formes l’abus de pouvoir dans l’Eglise n’est plus tolérable. Ce pape serait sans doute d’accord avec Victor Hugo pour affirmer qu’en ce sens le cléricalisme est ce que le gui est au chêne : un parasite.

Les pauvres sont au centre de l’Evangile

Pour lui l’évangélisation est l’affaire de tous les chrétiens, et non pas le monopole d’une caste. Inconditionnel de Paul VI – `la grande lumière pour nous` – et de son exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975, il ne voit qu’une solution pour que l’Eglise renaisse en fidélité à sa mission d’origine : « elle doit sortir dans les rues, chercher les gens, entrer dans les maisons, visiter les familles, aller dans les périphéries ».
C’est ce qu’il répète dans un entretien accordé au quotidien Il Messagero ce dimanche, considérant aussi avec réalisme que nous vivons non seulement une époque de changements, mais « un changement d’époque qui alimente la décadence morale », d’où l’importance de revenir à l’Evangile, comme à l’époque de saint François d’Assise.
« Les pauvres sont au centre de l’Evangile », souligne-t-il encore, regrettant que les communistes aient dérobé la bannière des pauvres car elle est avant tout chrétienne. Toujours dans Il Messagero , le Pape rend un hommage appuyé aux femmes, qui sont les grandes absentes au niveau des plus hautes responsabilités dans l’Eglise : « Les femmes sont la plus belle création de Dieu. L’Eglise est femme. Eglise est un mot féminin. On ne peut pas faire de théologie sans cette féminité. Il faut travailler davantage sur la théologie de la femme ». Dans ce domaine comme pour les autres dossiers ouverts sous son pontificat, il dit que les décisions en cours sont le fruit des réunions des cardinaux avant le dernier conclave, et qu’il appliquera jusqu’au bout ce « programme ».
Ses prochains grands voyages dans les futurs six mois devraient avoir lieu mi-août en Corée du Sud, puis au Sri Lanka et aux Philippines en janvier 2015, désignant l’Asie comme le continent où s’écrit l’avenir de l’Eglise et de l’humanité. « La Corée représente tant – remarque François – pendant deux siècles elle n’a pas eu de prêtres et le catholicisme est allé de l’avant grâce aux laïcs… ». Comprenne qui pourra.

Chers lecteurs, uni à vous dans la prière je vous donne rendez-vous en septembre, dans l’attente de vos messages auxquels je réponds bien volontiers, et je vous souhaite un très bel été. François Vayne

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