Les 80 ans de François

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« Nous nous sommes senties invitées à nous faire bien proches de vous, en ce jour anniversaire de votre naissance pour remercier avec vous de ces années vécues et confier dans la suite du temps, tout le déploiement du dessein du Seigneur sur votre personne, sur toute l’Eglise et sur l’humanité », écrit un groupe d’amies au Saint-Père, à l’adresse mail prévue pour l’occasion (1). C’est un des multiples messages que le pape François reçoit aujourd’hui. Il fête ses 80 ans. J’ai eu la joie de commenter à huit heures la messe de son anniversaire, sur les ondes de la radio vaticane, en direct de la Chapelle Pauline, dans le Palais Apostolique, puis de le saluer personnellement de façon imprévue, lui adressant avec émotion les vœux que nous sommes si nombreux à désirer lui exprimer. Il était entouré des cardinaux de la Curie romaine et de ses proches collaborateurs, venus participer à cette célébration matinale. Juste avant, le Saint-Père avait accueilli huit personnes sans-abri pour leur offrir le petit-déjeuner dans la résidence Santa Marta, où il loge depuis son élection.

 

Toute proche de la chapelle Sixtine, la chapelle Pauline n’est pas ouverte aux visiteurs. Jusqu’en 1670, de nombreux conclaves s’y sont tenus. Elle abrite deux célèbres fresques de Michel-Ange, consacrées à saint Pierre et saint Paul. Le regard de Pierre y est impressionnant : alors qu’il va être crucifié la tête en bas, ses yeux sont tournés vers ceux qui entrent dans la chapelle, leur rappelant que le martyre est une éventualité pour ceux qui suivent Jésus de près. Ce matin encore, le Saint-Père et les cardinaux ont croisé le regard du premier des apôtres, durant cette eucharistie à la fois sobre, recueillie, et familiale.
Commentant, sans texte écrit, les lectures bibliques du jour, François a montré comment la liturgie nous invite à une pause sur le chemin vers Noël, à nous arrêter un peu… « Regarde en arrière, regarde la route », a-t-il dit, présentant la mémoire comme une forme de prière, de rencontre avec Dieu. Citant le lettre aux Hébreux – « Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances » – le pape a insisté sur la grâce spéciale de ce jour : faire mémoire. « Ne pas oublier est le propre de l’amour, c’est vraiment l’amour qui nous donne de regarder l’histoire : d’où nous venons, nos parents, nos ancêtres, le chemin de la foi », notait-il en substance, mettant l’accent sur « cette mémoire qui fait du bien et rend plus intense la vigilante attente de Noël ».

Il a ensuite évoqué, au regard du passé, les alliances successives du peuple qui chemine vers une promesse, réalisée en « Jésus-Christ, Fils de David, Fils d’Abraham » (Matthieu 1,1). « Ainsi est le chemin du chrétien, notre chemin tout simple ; une promesse nous a été faite, qui sera accomplie à la fin et qui se consolide par chaque alliance que nous faisons avec le Seigneur, et qui nous montre que tous nous avons été élus », a-t-il précisé encore, remarquant que « l’élection, la promesse et l’alliance sont les piliers de la mémoire chrétienne ». François a aussi décrit notre histoire de salut comme celle où se mêlent le péché et la grâce, notant de dans la généalogie de Jésus sont cités de grands pécheurs (Matthieu 1, 1-17). « Nous aussi, dans notre vie, nous trouvons des moments de grande fidélité, et d’autres marqués par le péché, où le besoin du salut s’est fait sentir… ». « Le Seigneur est là, qui nous relève et nous dit d’aller de l’avant », résumait François, dans une perspective d’action de grâce illuminée par l’espérance.

Il a conclu mystérieusement, comme un écho à la fresque du martyre de saint Pierre qui orne la chapelle, en s’appuyant à nouveau sur la lettre aux Hébreux – « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang » (Hébreux 12,4) – afin que nous évitions de nous lamenter par rapport aux difficultés traversées, en demandant au Seigneur la grâce de discerner la présence de Dieu dans notre vie.

Après la messe le pape a remercié les cardinaux et les personnes présentes à la messe, ainsi que les auditeurs de Radio Vatican, sollicitant la prière de tous pour que sa vieillesse soit « tranquille, religieuse, féconde et joyeuse ». Nous confions à Marie notre mère, sa santé et tout ce qu’il porte dans son cœur. Nous le remercions de tout ce que nous recevons de lui à travers ses paroles et ses gestes, parce qu’il nous pousse à toujours nous remettre en route. Nous lui renouvelons tous nos souhaits de bel anniversaire, en l’assurant de notre amour et de notre totale unité.

(1) PapeFrancois80@vatican.va

2 Comments

  1. Christiane Passelac dit :

    Merci vraiment du fond du coeur François de nous permettre de vivre avec vous dans la proximité de notre Pape François qu’elle grâce nous est donnée de l’avoir comme guide : tant de simplicité, de bonté et aussi de détermination et d’assurance. Merci Seigneur pour ton serviteur François.

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