« La Médaille Miraculeuse m’a protégé du coronavirus  »

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Entretien avec le Père Joseph Carola, jésuite, professeur à l’université grégorienne de Rome.

. Professeur Carola, comment se fait-il qu’un intellectuel sérieux comme vous porte la Médaille Miraculeuse au cou de façon aussi « ostentatoire » ?

Américain d’origine italienne, né au Texas il y a 60 ans, le 17 mai 1962, professeur de patrologie à l’université grégorienne, je suis un simple jésuite… catholique. Arrivé à Rome il y a trente ans, j’ai axé mes recherches depuis une vingtaine d’années sur l’influence des Pères de l’Eglise dans la théologie au XIXème siècle. Approfondissant la vie des témoins de la foi catholique à cette période, au niveau académique, j’ai lu beaucoup au sujet du dogme de l’Immaculée Conception, proclamé par le Pape Pie IX en 1854 et défendu avec zèle à l’époque par mes confrères jésuites tels que le grand Carlo Passaglia. Dans le cadre de ma recherche sur la conception immaculée de Marie, j’ai lu aussi il y a une dizaine d’années la biographie de la voyante de la chapelle de la rue du Bac à Paris, sainte Catherine Labouré. Son histoire avec la Vierge Marie – « conçue sans péché » – qui lui est apparue, m’a beaucoup touché, comme aussi son rôle pour diffuser la Médaille Miraculeuse en 1832, lors de l’épidémie de choléra qui fit 20 000 morts à Paris. La capitale française était une cité peuplée de « fantômes hâves et pâles », raconta la presse de l’époque, mais ceux qui portaient la Médaille Miraculeuse, notamment les religieuses et les religieux au service des pauvres, se trouvaient protégés du mal. C’est ainsi qu’au début de la pandémie de coronavirus j’ai mis au cou la Médaille Miraculeuse que j’avais acheté à Paris au début de ma vie religieuse. Aujourd’hui je témoigne d’une certitude : la Médaille Miraculeuse m’a protégé du coronavirus !

. Quelle est l’histoire de la Médaille Miraculeuse que vous portez au cou ?

C’est la Vierge Marie elle-même qui, en 1830, demanda à sainte Catherine Labouré, Fille de la Charité de Saint Vincent de Paul, de faire frapper de telles médailles et de les diffuser. Alors que j’étais jeune religieux en 1984, étudiant le français à Paris, je me suis procuré cette Médaille, dans un grand format. Je logeais dans la même communauté jésuite que le cardinal Henri-Marie de Lubac, rue de Grenelle à Paris. Jamais pourtant je n’avais pensé publiquement porter la Médaille, notamment parce qu’elle était assez grande. C’est au début de la pandémie de coronavirus que je me suis souvenu de la protection de Marie en 1832 et que j’ai décidé de porter au cou la Médaille, non seulement pour moi mais aussi pour ma communauté. Les autres jésuites m’ont regardé avec étonnement, ils étaient un peu choqués puis ils se sont habitués. J’ai promis à la Vierge de porter toujours publiquement cette Médaille.

. Comment vos étudiants de l’université grégorienne à Rome ont-ils réagi en vous voyant porter publiquement la Médaille Miraculeuse?

Mes étudiants étaient comme en « exil » durant la pandémie, à partir de l’année universitaire en 2019-2020. Quand ils sont revenus, au début de l’automne 2020, j’ai acheté deux cent exemplaires de la Médaille Miraculeuse dans le Borgo Pio, que j’ai bénis sur la place Saint-Pierre, à l’endroit de l’attentat contre saint Jean-Paul II, demandant son intercession puisqu’il avait été lui-même protégé par la Vierge Marie. J’ai donné à chaque étudiant la Médaille Miraculeuse la présentant comme le vrai vaccin contre le mal. Ils l’ont tous gardée précieusement sur eux.

. Vous avez gardé une foi populaire alors que vous êtes un intellectuel de premier plan, n’est-ce pas un peu paradoxal ?

J’ai pris conscience de ma vocation sacerdotale au sanctuaire de la sainte patronne des Amériques, Notre-Dame de Guadalupe, au Mexique. Ainsi, j’ai reçu ma vocation de Marie, en contemplant la « tilma » où s’est imprimée son image lors de l’apparition à l’Indien Juan Diego. J’avais 16 ans, en mars 1979.  Nous étions venus avec la classe d’espagnol de mon lycée. Ma relation est depuis lors très forte avec la Vierge. Je suis d’abord prêtre, surtout prêtre avec mes étudiants, même si je suis aussi professeur. Au printemps 2021, j’ai hésité à recevoir le vaccin contre la Covid-19, puis j’ai accepté de le faire par rapport à ma famille aux Etats Unis, que je voulais revoir en ayant la possibilité de voyager. Hospitalisé suite à une thrombose , consécutive au vaccin selon les médecins, j’ai beaucoup souffert, mais là encore la Médaille Miraculeuse m’a protégé. Cette année encore, en 2022, j’ai donné à mes étudiants des exemplaires de la Médaille Miraculeuse,  teintés de bleu : le super blue pass.

. Comment restez-vous en contact depuis Rome avec la Chapelle de la rue du Bac à Paris, où la Vierge a demandé que la Médaille Miraculeuse soit largement diffusée?

Dès que la fin du confinement, je suis allé me recueillir dans le sanctuaire de Sant’Andrea delle Fratte, près de la Piazza di Spagna, où la Vierge Marie est apparue le 20 janvier 1842 à un jeune juif, Alphonse Ratisbonne, qui se convertit au catholicisme et devint par la suite religieux jésuite et prêtre. C’est la Vierge de la Médaille Miraculeuse qui s’est manifestée en ce lieu, au cœur de la Ville éternelle et cette apparition est reconnue par l’autorité ecclésiastique. Là se situe mon lien romain avec la Chapelle de la rue du Bac, dont le message marial s’est propagé jusqu’au cœur de l’Eglise universelle. Je crois que ce message est très actuel dans la mesure où la charité, l’amour gratuit et concret des autres, nous rend immaculés dans l’aujourd’hui de Dieu.

Propos recueillis par François Vayne

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