« Est-ce que je me laisse surprendre par Dieu, comme a fait Marie ? »

Le 13 octobre François consacre le monde au Cœur Immaculé de Marie
11 octobre 2013
« Ce n’est pas l’Evangile qui change, c’est nous qui le comprenons mieux »
9 novembre 2013

La Journée mariale de l’Année de la Foi, ces 12 et 13 octobre 2013, a culminé dans l’acte de consécration de l’humanité entière au Cœur Immaculé de Marie, devant la statue originale de Notre-Dame de Fatima, à la fin de la messe présidée par l’évêque de Rome sur la place Saint-Pierre. La prière faite par François au nom de tout le peuple de Dieu, sans emphase, semblait embrasser l’univers entier, et rejoindre la création au plus secret d’elle-même, comme si nous étions enveloppés par le regard d’amour du Père éternel, dans les hautes profondeurs de l’éternité. Vu du Ciel l’évènement doit sans doute avoir une immense portée, que nous devinions pauvrement, nous unissant avec intensité à cet acte de foi voulu par le successeur de Pierre au début de son pontificat. La voix du Christ murmurait au coeur de chacun : “Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance, moi, je suis vainqueur du monde” (Jean 16, 33). Une foule évaluée à 100 000 personnes remplissait aussi la via della Conciliazione, sans que les grands médias n’accordent bien sûr beaucoup d’importance à ce rendez-vous spirituel, pourtant essentiel dans l’histoire humaine, moins de sept mois après l’élection du pape de « la fin du monde », selon son expression censée évoquer surtout les confins de la terre, et sa lointaine Argentine, mais qui signale aussi, pour qui veut l’entendre, l’urgence des temps, notamment par rapport aux persécutions sanglantes dont les chrétiens sont victimes actuellement dans de nombreux pays où le « printemps » annoncé se transforme en un hiver apocalyptique. Ce n’est probablement pas par hasard que ce même jour étaient béatifiés en Espagne plus de 500 martyrs de la barbarie révolutionnaire tués durant la guerre civile. « Louons le Seigneur pour ces courageux témoins – a dit le pape à l’Angélus – et supplions-le, par leur intercession, de libérer le monde de toute violence ». Au sujet du témoignage de foi que nous pouvons donner aujourd’hui, à l’homélie François a invité les personnes à se poser une question vitale, à la lumière de l’exemple donné par la Vierge : « Est-ce que je me laisse surprendre par Dieu, comme a fait Marie, ou est-ce que je m’enferme dans mes sécurités, sécurités matérielles, sécurités intellectuelles, sécurités de mes projets ? Est-ce que je laisse vraiment entrer Dieu dans ma vie ? Comment est-ce que je lui réponds ? ». Il a ensuite montré la difficulté d’être constants quand nous avons répondu à la surprise de l’amour divin manifesté dans notre existence humaine. « Marie a dit son « oui » à Dieu, mais ce « oui » a été le premier de beaucoup de « oui » prononcés dans son cœur, beaucoup de « oui » qui atteignent leur sommet dans celui dit au pied de la Croix », notait le pape, en nous appelant à demeurer sur un chemin définitif, « toujours avec le Seigneur, même dans nos faiblesses, même dans nos péchés », sans jamais aller sur la route du provisoire car « cela nous tue ». Il a enfin insisté pour que, au lieu de tenir tout pour acquis, nous sachions remercier le Seigneur avec Marie, le louer, « car c’est lui notre force ».
Ce « merci » avec Marie, nous l’avons vécu avec des dizaines de milliers de pèlerins, toute la nuit qui précédait cette messe, au sanctuaire romain du Divin Amour, où la statue de Fatima était arrivée en hélicoptère, samedi soir. Jusqu’à cinq heures du matin une file ininterrompue de fidèles a défilé devant la « Madonnina », dans un recueillement inimaginable. Des couples, des familles entières, des personnes âgées, des jeunes, levaient leurs yeux pleins de larmes vers la Vierge de Fatima, lui envoyant un baiser, se signant, ou la saluant en inclinant la tête, dans un mouvement populaire de ferveur et d’action de grâce que je n’ai vu qu’à Czestochowa, au sanctuaire de la Vierge noire, dans les années 80, à l’époque de la grande résistance spirituelle organisée par Solidarnosc face au communisme athée. Une conscience nouvelle semble s’éveiller face aux dangers que l’athéisme consumériste fait peser sur nos sociétés où la personne humaine est traitée comme une marchandise jetable, et le succès de cette Vierge pèlerine venue de Fatima est peut-être l’indice d’un réveil des âmes en Occident, qu’accompagne en silence, aux portes de la veille Europe, la conversion tant espérée de la Russie…
Une veillée de témoignages et de prière, centrée sur les mystères du Rosaire, avait auparavant été retransmise en direct – depuis le « Divin Amour » – par diverses chaînes de télévision dans le monde, en connexion avec une dizaine de grands sanctuaires marials sur les cinq continents (à revoir sur : http://www.vatican.va/video/index.html). Parmi tous les moments forts de cette « nuit blanche », la lecture d’une méditation écrite par un jeune autiste a bouleversé les pèlerins présents. Federico Da Rosa s’exprime avec son ordinateur, offrant des lignes surprenantes de profondeur où se reflète la beauté d’une âme qu’extérieurement rien ne laisse présager, sinon un regard bleu d’une indescriptible douceur. Ainsi l’artiste Fatima Lucarini a lu un de ces textes dont les mots chantent à l’infini la puissance de l’amour réciproque : « Je pense que tout ce qui contribue à créer, et à maintenir, des relations d’amour concret entre nous, rend mystérieusement possible une présence de Dieu dans le monde, et actualise ainsi la mission de Marie sur la terre », nous a dit par exemple Federico par la voix de Fatima.
« Nous étions comme dans un cénacle mondial, réunis en prière avec la Mère de Dieu », résumait Mgr Leonardo Leuzzi, évêque auxiliaire de Rome, coordinateur de l’évènement, remerciant l’équipe ayant préparé dans le détail ces merveilleux moments d’harmonie et de paix au service de l’évangélisation, en pensant spécialement à Francesca Giordano, entourée des membres d’un groupe de prière du Rosaire qui rassemble des familles chaque premier dimanche du mois à Rome. Souriante, au bout de la nuit, entourée de ses amis, elle concluait avec discrétion par ces mots : « Marie l’a voulu, et elle l’a fait ».

Revoir sur : http://www.vatican.va/video/index.html

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