« On  ne peut pas être catholique et sectaire »

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Tandis qu’il y a quelques jours des centaines de croyants de l’islam manifestaient devant le Colisée pour réclamer des lieux de culte, nous venons d’assister au triste spectacle d’enfants italiens déguisés en diables ou en sorcières, défilant partout dans les rues de la Ville éternelle pour la fête satanique d’Halloween, encouragés par leurs parents transformés en morts-vivants. Dans ce contexte, témoigner de l’actualité de l’Evangile et du message des saints paraît être une urgence absolue.

« Les saints ont découvert le secret du vrai bonheur, qui habite au fond de l’âme et prend sa source dans l’amour de Dieu », selon ce qu’écrit le Pape François dans un tweet du 1er novembre, pour la fête de Toussaint. Des évènements naturels favorisent aussi notre prise de conscience à ce sujet, comme dimanche dernier, quand nous avons été réveillés par de fortes secousses, pensant que notre dernière heure était arrivée. Rome venait de trembler, terriblement. Le séisme important détruisit notamment la basilique Saint-Benoît, à Nursie, la cité qui vit naître le patriarche des moines d’Occident, patron de l’Europe. Un pèlerinage aurait dû  partir quatre jours plus tard depuis cette ville jusqu’à Rome, en action de grâce pour le Motu Proprio Summorum Pontificium de Benoît XVI rétablissant dans ses droits la messe tridentine, l’antique liturgie romaine. Bien que les personnes sinistrées qui ont perdu leur habitation soient très nombreuses, aucun décès n’est à déplorer cette fois, contrairement à ce qui est advenu le 26 août dernier dans la péninsule italienne. Ce fut cependant l’occasion pour nous tous de relativiser, à la lumière de la foi, de réaliser que nous ne pouvons pas tout contrôler, que nous devons être prêts à mourir et que notre destin ne se joue pas dans la consommation mais dans l’instant présent vécu en aimant.

De plus, le symbole de cet écroulement d’une ancienne église de pierres, là même où est née l’Europe, pouvait être une invitation à abandonner les modèles rassurants du passé, pour chercher les chemins nouveaux d’une présence chrétienne parmi les gens, aujourd’hui, en réponse au vide spirituel d’une société qui se perd dans la quête insatiable de biens matériels, et scandalise les nouveaux arrivants musulmans qui l’observent avec consternation et mépris. L’autosuffisance et la tiédeur qui caractérisent la sécularisation atteignent l’Eglise elle-même, et l’affaiblissent dangereusement, comme c’est le cas en France particulièrement. La solution n’est pas de se replier sur nous-mêmes, dans des rites désuets, mais d’ouvrir nos cœurs comme les premiers chrétiens au temps de la Rome païenne, en posant des actes d’amour concrets où Dieu en personne se révèle.

C’est ce nous répète François, au long de cette Année de la Miséricorde. « On ne peut être catholique et sectaire », vient-il de dire dans un entretien à la revue jésuite internationale, La Civiltà Cattolica, juste avant son voyage en Suède pour les 500 ans de la Réforme protestante, évènement vécu dans un esprit d’unité.

Lors de la prière commune dans la cathédrale de Lund, le 31 octobre 2016, le Pape et le président de la Fédération luthérienne mondiale, le révérend Mounib Younan – d’origine palestinienne – ont déclaré que la foi en Jésus-Christ et le baptême réclament « une conversion quotidienne » par laquelle ils rejettent les désaccords et les conflits historiques qui empêchent la réconciliation. « Tandis que le passé ne peut pas être changé, le souvenir  et la manière de se souvenir peuvent être transformés. Nous prions pour la guérison de nos blessures et des mémoires qui assombrissent notre regard les uns sur les autres… Aujourd’hui, nous entendons Dieu nous demander de mettre de côté tout conflit », ont-ils ajouté, soulignant que « le Christ désire que nous soyons un, de façon que le monde puisse croire (cf. Jn 17, 21) ».

Ils ont prié pour que les catholiques et les luthériens soient capables de témoigner ensemble de l’Évangile de Jésus-Christ, invitant l’humanité « à écouter et à recevoir la bonne nouvelle de l’action rédemptrice de Dieu », et ils ont lancé un appel à toutes les paroisses et à toutes les communautés luthériennes et catholiques « pour qu’elles soient audacieuses et créatives, joyeuses et pleines d’espérance »…

Prier ensemble, nous écouter les uns les autres, vivre l’amour du Christ dans nos relations, nous ouvrira à la puissance du Dieu Trinitaire, faisant de nous d’infatigables artisans de l’unité des chrétiens. « À nous, chrétiens, est demandé aujourd’hui d’être les protagonistes de la révolution de la tendresse », a proposé François en Suède.

La volonté de mettre l’Evangile en pratique, en dialogue avec les autres religions, pourra seule redonner une âme à l’Europe et au monde globalisé, offrant à l’humanité un avenir de fraternité.

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