« N’aie pas peur de cette maladie… Ne suis-je pas là, moi qui suis ta mère? »

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Notre-Dame de Guadalupe, patronne de l’Amérique – de l’Alaska à la Terre de feu – est fêtée le 12 décembre dans l’Eglise universelle. Je vous raconte aujourd’hui la belle histoire de cette apparition mariale dont le message nous concerne directement en ce temps de crise mondiale. Retrouvez le récit des grandes épiphanies de la Vierge dans mon livre Prier 15 jours avec Marie au coeur de ses apparitions, disponible rapidement sur Amazon : https://www.amazon.fr/Prier-jours-Marie-coeur-apparitions/dp/2853137678

L’apparition de la Vierge sous les traits d’une jeune femme métissée, la « Morenita », à l’indien Juan Diego, en 1531, sur la colline de Tepeyac, eut des répercutions décisives pour l’évangélisation du Mexique « découvert » par l’Espagnol Cortès en 1519, tandis que les Aztèques offraient encore à leurs dieux des milliers de personnes en sacrifice… Le nom que Marie s’est donné en langue aztèque, « Coatlaxopeuh », qui se prononce « Quatlasupe », signifie « Celle qui écrase le serpent », mais les conquérants l’ont interprété en fonction du sanctuaire d’Estrémadure cher à leurs cœurs : Guadalupe. Situé à la périphérie de Mexico, le sanctuaire mexicain de Guadalupe est le plus fréquenté au monde, avec 20 millions de visiteurs par an, essentiellement sud-américains. La Vierge de Guadalupe, fêtée le 12 décembre, a été proclamée en 1999 – par Jean-Paul II – patronne de toute l’Amérique, de l’Alaska à la Terre de feu. Béatifié en 1998, l’Indien Juan Diego, qui convertit l’évêque au lieu d’être converti par lui… a été canonisé en 2002.

 « C’est toi précisément que je sollicite »

 « Juanito, Juan Dieguito » : la voix douce et courtoise qui appelle un Indien pauvre, en ce 9 décembre 1531, a été précédée par un mystérieux chant d’oiseaux, « plus beau que celui du coyoltotol » dira cet homme simple choisi par Dieu pour l’évangélisation du Nouveau Monde. Nous sommes le premier jour de l’octave de l’Immaculée Conception, et Juan Diego marche vers l’église « afin d’être instruit des choses divines ». Il a largement dépassé la cinquantaine, puisqu’il est né en 1474, mais la voix s’adresse à lui de façon très maternelle, comme s’il était encore un enfant. Est-ce qu’en ce premier jour de prière avec la Vierge Marie j’accepte de me faire tout petit pour recevoir, selon l’Evangile, ce qui est caché aux sages et aux savants ? La jeune femme qui se tient debout, au sommet de la colline de Tepeyac, semble avoir à peine plus de quinze ans. Ses vêtements brillent comme le soleil. Ce qu’elle va demander à Juan Diego, c’est à moi aujourd’hui qu’elle le demande également. Il s’agit d’aller voir l’évêque pour qu’il fasse bâtir une chapelle – elle n’a pas dit une basilique – en ce lieu où était vénérée jadis la mère de tous les dieux, Tonantzin. J’ai aussi mission de témoigner dans l’Eglise par la grâce de mon baptême, afin qu’elle demeure attentive à l’annonce de l’Evangile dans les rues et sur les places, qu’elle plante sa tente missionnaire là où règnent les idoles de l’apparence. Je ne suis pas un mercenaire, vous entendez, je suis un apôtre ! Mais Juan Diego n’est pas accueilli par Mgr Juan Zumarraga, cet évêque franciscain espagnol ne peut pas croire que la Mère du Christ apparaisse à un simple laïc, à un indigène… L’Indien supplie alors la Dame de chercher quelqu’un d’autre, un homme important, qui inspire le respect et l’estime. Elle insiste pourtant : « C’est toi précisément que je sollicite, je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils ». Souvent je ne me sens pas digne des appels du Ciel, je prends la fuite, comme Juan Diego qui essaie d’éviter la fameuse colline de Tepeyac, pour ne pas croiser de nouveau la Vierge métissée, la « Morenita ». Elle le rejoint quand-même, par un autre chemin, descend vers lui et l’interroge : « Où vas-tu ? ». Il a un alibi tout prêt. Il explique que son oncle, Juan Bernardo, est mourant, à cause de la peste, et qu’il va chercher un prêtre pour les derniers sacrements. « N’aie pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Que ton cœur ne se trouble pas. Ne suis-je pas là, moi, ta mère ? », dit Marie à Juan Diego. Répétons-nous ces paroles intérieurement, nous qui avons bien trop d’attaches humaines encore, et de fausses bonnes raisons pour craindre au lieu de faire confiance… Pendant que je reste prisonnier de mon petit monde, soucieux du bien que Dieu ne veut pas – car « mon oncle » a de nombreux visages – la mission qui m’a été confiée de toute éternité ne peut pas s’accomplir…

« As-tu le courage de te regarder dans les yeux du Christ ? »

 Juan Diego se décide enfin à lâcher prise, à abandonner ce qui le préoccupe, et à écouter la « Morenita » qui parle à son cœur profond. Elle l’invite à monter dans la colline et à cueillir des fleurs, des roses de Castille, hors-saison, parfumées et recouvertes de gouttes de rosée qui ressemblent à des pierres précieuses. Il les coupe et les place dans sa tunique, son « tilma ». « Cette variété de roses est un signe que tu porteras à l’évêque, tu es mon ambassadeur », déclare la Vierge. Quand il dépliera son vêtement blanc devant Mgr Zumarraga, l’évêque tombera à genoux en pleurant, avant de l’accompagner chez son oncle qu’ils trouveront en parfaite santé, guéri comme la Vierge l’avait promis. En quoi cette belle histoire peut-elle me toucher, me correspondre, m’interpeller ?  Quel que soit mon âge, il n’est pas trop tard pour devenir qui je suis dans le regard de Dieu. C’est encourageant, mais le temps se fait court. Juan Diego a fait ce qui lui était proposé par le Ciel, et quand il a déplié son « tilma » pour offrir les fleurs rares à l’évêque, est apparue soudain sur ce poncho le dessin d’une précieuse image non peinte de main d’homme. Une icône mystérieuse, imprimée de façon énigmatique, qu’aucune analyse scientifique n’a pu expliquer, une sorte de Saint-Suaire marial… Cette icône représentant la Vierge métissée en prière, vêtue d’un manteau constellé d’étoiles, est exposée et vénérée dans le sanctuaire de Guadalupe. Les couleurs ne se sont pas atténuées, et les fibres ne révèlent aucun colorant, d’aucune nature, ni végétal, ni animal. Alors que ce tissu aurait dû tomber en poussière depuis longtemps, près de cinq siècles après l’évènement les astronomes ont été surpris de découvrir sur le manteau de la Vierge la position exacte des étoiles dans le ciel de 1531, et des experts de la NASA concluent à l’existence de personnages étrangement vivants dans l’iris de la « Morenita », probablement ceux qui contemplaient l’image lors de la présentation du « signe » à Mgr Zumarraga…Ces détails troublants, cachés dans les yeux de la Vierge jusqu’à nos jours, font directement écho aux paroles de l’Ecriture dont l’actualité demeure : « Le lot de Yahvé, ce fut son peuple… il l’entoure, il l’élève, il le garde comme la prunelle de ses yeux » (Deutéronome 32,10). « Garde-moi comme la prunelle de l’œil, à l’ombre de tes ailes cache-moi » (Psaume 17,6). Méditant la force de ce message, écoutons et faisons nôtre la question que saint Jean-Paul II posait au Mexique, lorsqu’il inaugurait son pèlerinage sur la terre et son ministère de pape hors-les-murs, en janvier 1979 : « Eglise d’Amérique latine, as-tu le courage de te regarder dans les yeux du Christ pour redéfinir ce que tu es ? ». Et nous, chacun personnellement, aurons-nous ce courage ?

Je suis dans la prunelle de tes yeux, ô Mère de Dieu, ma mère céleste, Notre-Dame de Guadalupe, aide-moi à comprendre, et surtout à croire, comme ton petit « Juanito », que le Père éternel a voulu de moi un service que nul autre ne peut lui rendre.

François Vayne, journaliste et écrivain

2 Comments

  1. Andrée Vayne dit :

    C’est une très belle histoire vraie , elle nous remplit de la tendresse de Marie.

  2. Michelle SOULAT dit :

    Merci de cette méditation qui me parle en ces moments difficiles.

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