Au début de la semaine j’ai eu la joie de participer à la célébration au cours de laquelle un ami a prononcé ses premiers vœux religieux, alors que commence dans l’Eglise une année de la vie consacrée. Celles et ceux qui renoncent à tout pour suivre le Christ – pauvre, chaste et obéissant – nous entraînent à regarder vers le Royaume qui vient, au-delà des soucis de la vie présente, et à garder nos cœurs ouverts aux surprises de Dieu. Le temps de l’Avent est particulièrement favorable pour nous exercer à une telle liberté intérieure, puisqu’il nous apporte l’espérance. Témoin de l’espérance qui naît dans la prière, François revient de trois jours en Turquie où il a posé un pont entre l’Orient et l’Occident, à contre-courant des forces obscures qui tendent à diviser pour mieux régner, opposant chrétiens et musulmans au prix de grands mensonges médiatisés. C’était le quatrième séjour d’un pape dans ce pays en moins de cinquante ans.
« Je rends grâce au Seigneur pour mon récent pèlerinage en Turquie. Cette terre est chère aux chrétiens, puisque saint Paul y est né, que les sept premiers conciles de l’Église y ont eu lieu, et que la maison de Marie s’y trouve », a dit en substance le Pape lors de l’audience générale, mercredi. Il a souligné l’importance « que l’État assure aux citoyens et aux groupes religieux une réelle liberté de culte, en évitant toute déviance fondamentaliste », reprenant l’essentiel de ses propos tenus devant les autorités turques. Soulignant aussi avoir invoqué « le Saint Esprit qui fait l’unité de l’Eglise », il a mis en lumière l’engagement pris avec Bartholomée 1er, le Patriarche œcuménique de Constantinople, à avancer « sur le chemin de la pleine communion entre catholiques et orthodoxes ».
Nous nous souviendrons de son humilité fraternelle devant Bartholomée, qu’il avait déjà universellement manifestée à Jérusalem, désireux de voir bientôt se réaliser l’unité des chrétiens. S’inclinant pour recevoir la bénédiction du Patriarche, il a donné l’exemple à tous, une nouvelle fois, multipliant les gestes nécessaires à la paix.
Se recueillant plusieurs minutes, les mains jointes, dans la célèbre Mosquée Bleue, François a de plus renouvelé le dialogue d’amitié qu’il nous faut maintenir avec nos frères musulmans, contre les tentations extrémistes, d’où qu’elles viennent, et pour désarmer la violence qui s’abrite derrière de fausses justifications religieuses.
Nous pouvons certainement nous inspirer de cette attitude évangélique dans nos relations quotidiennes pour les parfumer d’amour et de pardon, dans « l’espérance qui ne déçoit pas », comme le rappelle un tweet du Pape le 4 décembre, car « le Seigneur ne déçoit jamais ».