Le Pape François exhorte le peuple de Dieu à redécouvrir la beauté de prier le Rosaire pendant le mois de mai
« Je vous remercie pour ce Rosaire ensemble, pour cette communion autour de la Mère. Qu’Elle nous bénisse tous, qu’elle nous rende davantage frères », avait dit le Pape François en conclusion du mois marial il y a dix ans, le 31 mai 2013, après la récitation du chapelet, place Saint-Pierre. Il avait parlé ce soir là de l’exemple que nous donne la Vierge pour accomplir un pas en avant, pour décider : « Dans la vie, il est difficile de prendre des décisions, nous tendons souvent à les renvoyer, à laisser les autres décider à notre place », faisait-il remarquer, montrant comment « Marie, à l’Annonciation, à la Visitation, aux noces de Cana va à contre-courant ; se met à l’écoute de Dieu, réfléchit et cherche à comprendre la réalité, et décide de se remettre totalement à Dieu, décide de rendre visite, bien qu’étant enceinte, à sa parente âgée, décide de s’en remettre à son Fils avec insistance pour sauver la joie des noces ». Ainsi, depuis le début de son pontificat, le Saint-Père nous invite durant le mois de mai à nous inspirer de l’attitude de Marie dans l’Evangile, en méditant les mystères de la vie du Christ grâce à la prière du Rosaire.
L’an dernier, au début du mois de mai, lors de son salut aux groupes de fidèles présents à l’audience générale du 4 mai, il nous exhortait encore et toujours à prier le chapelet quotidiennement pendant le mois marial par excellence : « Nous venons de commencer le mois de mai, qui appelle traditionnellement le peuple chrétien à multiplier ses gestes quotidiens de vénération envers la Vierge Marie. Le secret de sa paix et de son courage était cette certitude: “rien n’est impossible à Dieu”. Nous devons l’apprendre avec la Mère de Dieu; montrons notre gratitude en priant le chapelet chaque jour », déclarait le Pape François, mettant avec insistance cette exigence de prière en lien avec « la paix en Europe et la paix dans le monde ».
Pendant la pandémie, à l’approche du mois de mai 2020, le 25 avril, en la fête de l’évangéliste saint Marc, de manière historique il avait encouragé dans une lettre les catholiques à approfondir leur dévotion envers Marie et à l’invoquer pour les personnes malades, s’adressant à la Vierge avec une grande confiance dans une des deux prières spéciales mises par lui à la disposition de tous : « Marie très Sainte, touche les consciences pour que les sommes considérables utilisées pour accroître et perfectionner les armements soient au contraire destinées à promouvoir des études adéquates pour prévenir de semblables catastrophes dans l’avenir ».
Il proposait alors à tous de « redécouvrir la beauté de prier le Rosaire à la maison pendant le mois de mai » : « On peut le faire ensemble ou personnellement ; c’est à vous de choisir selon les situations, en évaluant les deux possibilités. Mais, de toute manière, il y a un secret pour le faire : la simplicité ».
Le mois de mai demeure dans son enseignement pontifical l’occasion pour le peuple de Dieu de « contempler ensemble le visage du Christ avec le cœur de Marie, notre Mère », afin d’être « encore plus unis comme famille spirituelle » (lettre du Saint-Père François à tous les fidèles pour le mois de mai 2020).
Chaque année, le mois de mai est donc un temps privilégié pour se tourner spirituellement vers la Vierge en communion avec le Pape, les merveilles de la nature et l’éclosion des fleurs illustrant à merveille la beauté de Marie. Cette tradition du mois marial trouve son origine notamment au XIIIème siècle, quand le roi de Castille, Alphonse X, se fit le promoteur de chants religieux, les Cantigas de Santa María, qui rapprochaient la splendeur majestueuse de la Vierge de celle du mois des fleurs, à l’époque de la floraison des bourgeons et du retour du printemps. L’habitude de prier Marie au mois de mai a perduré au cours de siècles, notamment par l’intermédiaire des religieux dominicains, dont le fondateur, Dominique Nuñez de Guzman, était lui aussi originaire de Castille. C’est d’ailleurs un des ses fils spirituels, Antonio Ghislieri, devenu le Pape Pie V, qui structurera le Rosaire autour des mystères de la vie du Christ. Une tradition que les successeurs de saint Pie V ont toujours entretenue avec ferveur, jusqu’au pape latino-américain choisi, selon son expression, « alla fine del mondo ».
François Vayne