Après la grande veillée de prière pour le Synode sur la famille, samedi soir, place Saint-Pierre, la messe d’ouverture de cette assemblée spéciale voulue par le Pape aura lieu dimanche matin, en présence des reliques de Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de Lisieux qui furent béatifiés le 19 octobre 2008. « La foi, chez les Martin, est une foi vécue et non pas une série de normes à respecter », commente le cardinal Lorenzo Baldisseri, nouveau secrétaire général du Synode des évêques, ayant reçu les reliques du couple de bienheureux des mains de Mgr Jacques Habert, l’évêque de Sées. Ces reliques venues d’Alençon, la ville où Louis et Zélie ont fondé leur famille, seront exposées à la vénération des Pères et des fidèles dans la chapelle du Synode. « Si le mariage de Louis et Zélie a été un vrai chemin d’humanité et de fraternité, il a été aussi et surtout un authentique chemin de sainteté. Tous deux ont vécu dans le désir simple d’accomplir en tout la volonté de Dieu. En effet, ils ont compris qu’ils iraient à Dieu, non pas l’un à côté de l’autre, mais l’un par l’autre, que cet autre est don de Dieu. Couple uni dans le Christ, ils ont cherché à vivre leur foi qu’ils ont considéré comme un trésor à transmettre avec passion en premier lieu à leurs enfants », ajoute en substance le cardinal Baldisseri. Ainsi placé sous la protection céleste de Louis et Zélie, le Synode verra s’exprimer divers points de vue pendant une quinzaine de jours, dans une perspective décidément missionnaire, afin d’aider les familles à vivre leur vocation chrétienne dans un contexte de sécularisation généralisée.
Le cardinal Walter Kasper, à qui le Pape avait notamment demandé de faire des propositions pastorales destinées à un meilleur accueil des divorcés- remariés, rappelle que l’intérêt pour le Synode ne doit pas se focaliser sur cette question, mais plus largement sur les défis que la famille doit relever pour mieux correspondre au dessein de Dieu. Désireux de calmer une certaine fronde ecclésiastique qui résiste à l’esprit de réforme de ce pontificat, il compare le débat actuel très ouvert à celui qui précéda et accompagna le concile Vatican II : « Des évêques et des cardinaux avaient une ligne différente de celle de Jean XXIII et de Paul VI, mais à la fin se dégagea un large consensus ». Il est convaincu que cette fois les choses se passeront de la même manière, et que le désir pastoral d’encourager les personnes à mettre en pratique leur foi dans les situations les plus complexes l’emportera sur la volonté doctrinale d’imposer des règles.
Le Synode sera le `levier` du renouveau évangélique pour lequel François a été élu
L’évènement est historique et l’issue du Synode dépend de la prière de tous, une prière qui doit se faire plus intense encore en raison d’une terrible cabale qui cherche à délégitimer le Pape. Les attaques sont en effet violentes : selon un livre d’Antonio Socci qui sort ce vendredi chez Mondadori – « Non è Francesco » – un vice de forme aurait entaché l’élection pontificale, qui serait donc invalide car n’ayant pas respecté les règles de la Constitution Universi Dominici Gregis : quatre tours de scrutin sont prévus par jour, et pas un de plus, or François l’aurait été au cinquième tour, après l’annulation du tour précédent… Bref, il semble bien qu’un combat soit engagé pour fragiliser ce pontificat d’ouverture, mais Notre-Dame de Fatima veille sur François qui lui a solennellement consacré l’humanité le 13 octobre dernier.
Le Pape voudrait remplacer au sommet de l’Eglise le « ou » par le « et », et favoriser une synthèse féconde, comme il l’a laissé entendre mercredi pendant sa catéchèse à l’audience générale, parlant de la diversité des charismes qui ne doit pas être cause de division mais d’émerveillement : « Dans la communauté nous avons besoin l’un de l’autre et tout don reçu s’épanouit lorsqu’il est partagé… L’Eglise, lorsqu’elle s’exprime en communion dans la variété de ses charismes ne peut se tromper ». Malgré les peurs de certains groupes identitaires qui oublient le commandement de l’amour en distillant les querelles, cette vision trinitaire, par la grâce de l’Esprit Saint, triomphera sans doute, ce Synode étant le levier du renouveau évangélique pour lequel François a été élu il y a un an et demi. Comme il l’a répété aux responsables du mouvement des Focolari qu’il recevait fin septembre, déchaînant un tonnerre d’applaudissements : « Cela fait mal au cœur, devant tant de blessures, morales, existentielles, de voir comment des chrétiens font des « byzantinismes » philosophiques, théologiques, spirituels, alors qu’il y a besoin d’une spiritualité du « sortir ». Il faut sortir, et non rester enfermés à double tour. L’Eglise, je l’ai déjà dit, est comme un hôpital de campagne. Et quand on va dans un hôpital de campagne, le premier travail, c’est de soigner les blessures, pas de faire le dosage du cholestérol. On s’en occupera après… C’est clair? ».
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Merci François pour cet article très éclairant.On y lit des informations que l’on ne trouve pas ailleurs et cela nous incite à la prière pour notre Saint Père et cette cause fondamentale qu’est la famille… pour preuve, ces rassemblements en France et en Espagne.
Unis en Marie,
ton frère, J Etienne