« Dans l’Eglise il y a ceux qui veulent l’uniformité, que tous soient pareils. Ils sont rigides, ils n’ont aucune liberté, et confondent ce que Jésus a prêché dans l’Evangile et ce qui n’est que leur propre doctrine », disait ce jeudi matin le pape lors de la messe à la maison Sainte Marthe, où il loge. Ses paroles m’ont rappelé ce qu’il nous partageait dimanche dernier, au stade olympique de Rome, durant l’immense rassemblement du Renouveau dans l’Esprit. J’y étais invité par mon ami Salvatore Martinez, le président de ce mouvement national italien (RnS), avec qui je venais de cheminer fraternellement pendant trois jours en Terre Sainte, à la suite du pape François. Devant 52 000 personnes réunies dans le stade, le 1er juin, l’évêque de Rome a lancé : « N’érigez pas de douane à l’Esprit Saint ! », soulignant que nous sommes appelés à être dispensateurs de la grâce de Dieu, et non contrôleurs… Il a mis en garde contre le danger de « l’organisation excessive », en invitant tous les participants à « sortir » dans les rues pour évangéliser, en se rapprochant des plus pauvres, qui sont « la chair blessée de Jésus » : « Souvenez-vous que l’Eglise est née en sortie, au matin de Pentecôte ». Cette liberté de l’Esprit caractérise le profil marial de l’Eglise que François incarne, et qu’à la fois il indique comme seul horizon de renouveau possible.
Dans le stade olympique les jeunes volontaires portaient des tee-shirts de différentes couleurs, symbole de la logique trinitaire qui préside à la vie chrétienne, loin des prétentions d’uniformité totalitaire qui traversent parfois aussi la vie ecclésiale. « Quand je pense à vous charismatiques, il me vient à l’idée l’image même de l’Eglise : je pense à un grand orchestre, dans lequel chaque instrument est différent de l’autre et les voix sont également différentes, mais où tous sont nécessaires pour l’harmonie de la musique », nous confiait le pape, traçant indirectement le programme de toute communauté vraiment catholique. Il y a du ménage à faire dans nos habitudes, et les bons pasteurs que le nouveau pontificat fait surgir sauront entraîner le peuple de Dieu dans ce vent de l’Esprit où les rêves idéologiques de bien des pharisiens déroutés volent enfin en éclats.
Certains font sourire tant leur gêne est manifeste face à ce pape rebelle qui renvoie au rayon brocante les riches et précieuses croix pectorales, empoignant un bâton pastoral en bois d’olivier pour témoigner jusqu’au bout d’un Evangile sans compromis.
« Prions pour que l’Esprit Saint changent les cœurs, mette le sang de Jésus dans nos veines et la passion évangélisatrice de Paul dans nos jambes », concluait Salvatore Martinez, nous donnant rendez-vous à tous, autour du pape, à la Pentecôte 2017, sur la place Saint-Pierre.
Mercredi, à l’audience générale, le pape, s’adressant aux pèlerins francophones, insistait pour que chacun demande au Seigneur le don de son Esprit pour devenir des témoins joyeux de son amour. Cet Esprit Saint j’ai décidé désormais de le demander tous les matins en répétant au réveil « Viens Saint Esprit, illumine-moi de ton amour », et je vous propose, chers lecteurs, que nous le fassions ensemble tout au long de notre vie pour que Dieu progressivement nous simplifie.
Nous sommes si compliqués parfois, et il nous faut redevenir comme des enfants pour entrer dans le Royaume, comme ces enfants des périphéries de Naples qui, les yeux écarquillés, samedi 31 mai, écoutaient le pape leur révéler en substance : « Dieu est amour, et cet amour est en nous, caché mais présent, nous allons vers la lumière, alors même dans les moments d’obscurité ayons confiance dans cet amour qui est toujours avec nous, eh ? ».
Vendredi 6 juin à 13h toute l’Eglise se mobilise en invoquant cet amour de Dieu sur le monde. Une minute de silence afin que la rencontre de prière dans la maison de François à Rome, avec les présidents palestinien et israélien, dimanche, jour de Pentecôte, engendre la paix en Terre Sainte pour les siècles des siècles.
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Avec vous, je dirai chaque matin ” viens Esprit Saint, illumine moi de ton amour”.
Merci François de nous entrainer à la suite du Saint Père dans cette lumière.