Nous avons spécialement prié pour les victimes de tous les attentats, et demandé au Seigneur de faire de nous les témoins de son espérance et des bâtisseurs de paix. Les prêtres portaient des ornements rouges, couleur du martyre, thème principal développé par le Pape au cours de sa très belle homélie. « Jésus-Christ, le premier martyr, le premier qui donne la vie pour nous. Et à partir de ce mystère du Christ commence toute l’histoire du martyre chrétien, des premiers siècles jusqu’à aujourd’hui », a souligné François, rappelant que « quand les premiers chrétiens refusaient l’apostasie, ils étaient tués ». « Cette histoire se répète jusqu’à aujourd’hui – notait-il - et aujourd’hui dans l’Église il y a plus de martyrs chrétiens qu’aux premiers temps ».
Chrétiens assassinés, torturés, emprisonnés, égorgés parce qu’ils ne renient pas Jésus-Christ : une « chaîne des martyrs » dont fait partie le Père Jaques. « La cruauté de cette persécution qui demande l’apostasie est satanique. Et comme il serait bien que toutes les confessions religieuses disent que tuer au nom de Dieu est satanique » a affirmé le Saint-Père avec force.
François confia une chose « qui le fait beaucoup réfléchir », notant qu’au milieu de cette tragédie le prêtre bon et doux, blessé et à terre, « n’a pas perdu la lucidité d’accuser et de désigner le nom de l’assassin », lançant clairement : « Va-t’en, Satan ! »
« Que cet exemple de courage, mais aussi le martyre de la propre vie, de se vider de soi-même pour aider les autres, de faire de la fraternité entre les hommes, nous aide nous tous à aller de l’avant sans peur. Que lui, du Ciel, - parce que nous devons le prier, c’est un martyr ! – nous donne la douceur, la fraternité, la paix, et aussi le courage de dire la vérité : tuer au nom de Dieu est satanique », a-t-il conclu, prononçant des mots qui d’ores et déjà entrent dans l’histoire de son pontificat. Après cette célébration, Mgr Lebrun nous a confié que la participation aux messes a augmenté dans son diocèse depuis l’assassinat du Père Jacques, ainsi que le désir de tisser des relations fraternelles avec les fidèles musulmans qui ne sont pas à confondre avec quelques jeunes égarés et manipulés pour raison stratégique. L’archevêque de Rouen déposera le bréviaire du prêtre assassiné en l’église Saint Bartholomée dédiée aux martyrs de ce temps, sur l’île Tibérine à Rome. Il ira ensuite à Assise, à l’occasion des trente ans de la rencontre de prière des religions pour la paix, bien décidé à témoigner plus que jamais en faveur du dialogue interreligieux.
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Cette célébration que nous pouvions suivre par internet, nous entraînait avec force, dans la douceur de la paix en même temps que dans la clarté de la vérité. Bien au-delà de l’émotion elle nous faisait vivre la réelle Présence.
Magdeleine