Sur les hauteurs de Marseille, protectrice de la Méditerranée, Notre-Dame de la Garde est aujourd’hui plus belle que jamais !

Un an après l’inauguration de Notre-Dame de Paris, c’est au tour de Notre-Dame de la Garde, à Marseille, de retrouver toute sa splendeur. En effet, la basilique mariale de la cité phocéenne a été l’objet d’une fête populaire le dimanche 7 décembre dernier, à l’occasion de la restauration de l’immense statue de la Vierge, surnommée la « Bonne Mère », qui domine la ville et la protège.

Une messe, présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, fut d’abord célébrée à l’abbaye Saint-Victor, près du Vieux Port, en début d’après-midi, avant le départ d’une grande procession vers Notre-Dame de la Garde, suivie d’une bénédiction de la statue et d’un impressionnant spectacle son et lumière, visible depuis les quartiers les plus éloignés, moment d’émotion où art, lumière et patrimoine se sont rejoints.

« Ce que nous avons vécu ce jour-là n’arrive qu’une fois par génération. Nous remercions Dieu qui a fait aux Marseillais le cadeau de cette mère aimante. Le bourdon a sonné, comme aux heures heureuses ou douloureuses de notre ville, et nous avons prié pour les marins en difficulté, pour les migrants en détresse, ainsi que pour les personnes âgées et les malades qui ne pouvaient être présents dans la foule immense venue célébrer une relation toute familiale et confiante, celle d’un peuple avec sa Bonne Mère », résume le cardinal Aveline. Pendant dix mois, des artisans d’exception ont mis tout leur talent au service de cette statue pour que les Marseillaises et les Marseillais puissent la retrouver, plus belle que jamais !

« J’invite tous les Marseillais, quelle que soit leur foi, leur religion, leur recherche, à se rassembler autour de la Bonne Mère », avait lancé le Père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire, pour convier la population aux célébrations prévues en l’honneur de la statue restaurée, consolidée et redorée. « Ces travaux ont changé notre disposition intérieure, nous ont fait évoluer : il y a un lien entre la statue et ce que nous avons expérimenté tous personnellement, passant du dépouillement à la mission de faire resplendir la lumière qui vient de Dieu », explique le Père Spinosa. « Ces travaux de restauration de la pierre et du fer ont quelque chose de spirituel, ils nous font comprendre que ce qui se reflète à l’extérieur de nous-mêmes tient sur ce qui est profond et se voit moins, mais dont nous devons prendre soin », ajoute-t-il.

Pour sa part, l’architecte Xavier David se félicite de l’œuvre accomplie par les ouvriers ayant monté 52 tonnes d’échafaudage à plus de 200 mètres d’altitude, pour permettre notamment le traitement anticorrosion des structures, la statue ayant été attaquée pendant de longues années par les embruns et le Mistral. Il a aussi précisé que la nouvelle dorure à la feuille d’or pourra durer au moins 40 ans. En 2026 d’autres travaux – tel que l’éclairage intérieur et le brûloir de cierges – sont prévus dans la basilique qui accueille deux millions de visiteurs par an.

Cette restauration est rendue possible en particulier grâce à de nombreux petits dons de la population, très attachée à sa Bonne Mère. Pour remercier les 40 000 donateurs, des dizaines de projecteurs ont illuminé la basilique lors de la vigile de la fête de l’Immaculée Conception, donnant à voir une chorégraphie de lumière poétique accompagnée de musique, épousant l’architecture du monument et révélant l’éclat doré de la statue dans un ballet de faisceaux et de reflets. Cette sublime création artistique appelée « Élévation » s’inscrivait dans la continuité du savoir-faire développé par le Monumental Tour, concept français qui a déjà réalisé des shows iconiques dans les monuments les plus emblématiques : la tour Eiffel, Notre-Dame de Paris pour sa réouverture, le Mont-Saint-Michel, ou encore la basilique du Pilar à Saragosse.

« Regarde Marie, ils sont venus, ils sont tous là », s’est exclamé le cardinal Aveline en s’adressant à la Bonne Mère le soir de l’inauguration. « Tout Marseille s’est déplacé pour te dire son affection. Écoute, Marie, les prières et les suppliques de ton peuple ».