La triste mise en scène d’un fonctionnaire du Vatican, révélant dans les médias son infidélité aux promesses sacerdotales, aura sans doute un effet « boomerang » sur le Synode des évêques qui vient de s’ouvrir autour du thème de la famille. Ce prélat polonais, en fonction à la Congrégation pour la doctrine de la foi, a présenté avec fierté son compagnon à la presse, cherchant à justifier la trahison de ses engagements de prêtre catholique. Avec la volonté de normaliser la confusion du bien et du maI, il a manifesté en réalité une absolue soumission à « l’esprit du monde », et son initiative isolée, largement relayée par des lobbies, renforcera providentiellement la cohésion de l’assemblée synodale. « Je ne pense pas que le Pape soit soumis à l’air du temps, il est complètement libre », a souligné le cardinal André Vingt-Trois, président délégué du Synode sur la famille, avertissant les journalistes que la doctrine de l’Eglise ne changera pas sous la pression médiatique. Accueillant le Saint-Père qui sera présent aux travaux du Synode durant trois semaines, le cardinal Vingt-Trois a précisé clairement l’objectif de cette réunion convoquée par François : « Sans mettre en doute la tradition sacramentelle de notre Eglise ni sa doctrine sur l’indissolubilité du mariage, vous nous invitez à partager nos expériences pastorales et à mieux mettre en œuvre les chemins de la miséricorde par lesquels le Seigneur invite tous ceux qui le souhaitent et qui le peuvent à entrer dans une démarche de conversion en vue du pardon ».
Aux 270 pères synodaux le Pape a d’ailleurs rappelé que « le Synode n’est pas un parlement, où l’on doit négocier pour parvenir à un consensus ou à un accord », et que l’unique « méthode » du Synode consiste à « s’ouvrir à l’Esprit Saint avec courage apostolique, avec humilité évangélique et dans un recueillement fervent ».
Lors de l’homélie de la messe d’ouverture du Synode, dimanche 4 octobre, en la fête de saint François, le Pape a souligné qu’aujourd’hui la famille est marquée par le drame de la solitude et de la vulnérabilité, dans un monde globalisé caractérisé par « un vide profond dans le cœur », où il y a « beaucoup de plaisirs, mais peu d’amour »… « L’amour durable, fidèle, consciencieux, stable, fécond, est de plus en plus moqué et regardé comme une affaire de l’antiquité. Il semblerait que les sociétés les plus avancées soient justement celles qui ont le plus bas taux de natalité et le taux le plus élevé d’avortements, de divorces, de suicides et de pollution environnementale et sociale », a-t-il constaté. Dans ce contexte difficile il a précisé que « pour Dieu, le mariage n’est pas une utopie propre à l’adolescence mais un rêve sans lequel sa créature sera destinée à la solitude ».
Désireux que l’évènement du Synode mette en lumière ce « rêve de Dieu pour sa créature bien-aimée », François engage l’Eglise à être comme « un hôpital de campagne aux portes ouvertes », pour soigner les couples blessés « avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde ».
Pendant la veillée de prière avec les familles, qui introduisait le Synode, place Saint-Pierre, il a considéré que « la famille est toujours une lumière, bien que faible, dans l’obscurité du monde », et nous a proposé de regarder la famille de Nazareth – à la suite du bienheureux Charles de Foucauld – d’entrer dans son mystère, « dans sa vie cachée, ordinaire et commune, vie tissée de patience sereine dans les contrariétés, de respect de la condition de chacun, de cette humilité qui fleurit dans le service… ».
« Repartons de Nazareth pour un Synode qui, plus que de parler de la famille, sache se mettre à son école », dit François, nous guidant à devenir ce que nous sommes : « une Eglise qui est famille », « une Eglise d’enfants qui se reconnaissent frères », « une maison ouverte, loin des grandeurs extérieures, accessible à l’espérance de paix qui est présente en chaque homme, y compris tous ceux qui – éprouvés par la vie – ont le cœur souffrant ».
Avec lui nous croyons que « cette Eglise peut vraiment éclairer la nuit de l’homme ».