Le pacte de Loppiano, pour une civilisation globale de l’alliance

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Le pape prophète continue de mettre en lumière les signes et les lieux prophétiques qui annoncent la Jérusalem nouvelle, comme par exemple la « citadelle » de Loppiano, en Toscane, fondée il a une cinquantaine d’années par le mouvement des Focolari, reconnu dans l’Eglise comme « Œuvre de Marie ». Pour la fête de l’Ascension, François s’est rendu dans cette petite « ville ouverte » de 850 habitants – originaires de 65 pays – où l’idéal de l’unité est mis en pratique. Il a été accueilli dans un climat de joie jugé exceptionnel par les journalistes habitués des voyages pontificaux.

Après avoir prié en silence dans le sanctuaire dédié à Marie Théotokos – Mère de Dieu –  le successeur de l’apôtre Pierre a salué les 7 000 personnes présentes, désireuses de suivre l’exemple de Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari, dans son choix radical de vivre l’Evangile. Contemplant l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln, elle fut inspirée de créer une forme d’abbaye nouvelle et moderne, présence irradiante de l’Evangile, en syntonie avec le concile Vatican II.

Maria Voce, qui succéda à la présidence du mouvement après la mort de Chiara en 2008, a remercié François pour sa visite – la première d’un pape à Loppiano – reçue comme « un regard d’amour de Dieu » sur cette réalité fraternelle expérimentée avec des représentants de diverses convictions religieuses. Artisans du dialogue, ayant la Parole de Dieu pour « boussole », des membres de l’Oeuvre de Marie ont ensuite témoigné devant le Saint-Père de leur engagement à se former à la « culture de l’unité », dans tous les domaines, montrant comment pourrait être la société si elle était basée sur l’amour réciproque.

Il a répondu à leurs questions, manifestant ses encouragements et sa profonde communion de cœur. « La foi fait des miracles, à condition de laisser la place à Jésus, c’est lui qui fait des miracles l’un derrière l’autre », a remarqué le Pape en substance, constatant les nombreux fruits obtenus par les pionniers de Loppiano, qui ont tout abandonné derrière eux pour répondre à l’appel de Dieu. « N’oubliez jamais », sembla vouloir dire François comme avec le célèbre refrain du chanteur Joe Cocker, citant l’apôtre Paul – « Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances » (Hébreux 10) – et évoquant l’importance de la mémoire « deutéronomique » qui a permis au peuple d’Israël d’avancer en se remémorant les merveilles opérées par Dieu.

François insista sur le courage du témoignage (la parresia) et la persévérance dans la patience (hyponomé), soulignant que l’humour est d’un grand secours sur ce long chemin de l’espérance « qui ne déçoit pas » (Romains 5,5). Les membres des Focolari ont en effet traversé le désert avant que l’Eglise ne reconnaisse pleinement leur charisme particulier ouvert à toutes les vocations, qui vise à réaliser le testament de Jésus : « Que tous soient un » (Jean 17,21).

Le Saint-Père exalta cette intuition de remplacer le « moi » individualiste par le « nous » d’une spiritualité collective destinée à refléter sur terre la vie divine, à incarner les relations trinitaires. Sur ce thème, il s’est félicité du travail de l’université Sophia, qui relie à la fois la tête, le cœur et les mains, pour une un nouveau leadership capable de construire une « civilisation globale de l’alliance » enracinée dans une « culture de la rencontre », comme réponse aux défis actuels d’un changement d’époque.

La « fidélité créatrice » des Focolari et leur capacité au « discernement communautaire » ont ainsi été honorées par le souverain pontife, qui depuis son élection cherche à nous faire prendre conscience que « l’Evangile est toujours nouveau » et qu’à son écoute l’Esprit Saint ne cesse de nous surprendre (Apocalypse 2,7).

Avant de quitter Loppiano, les habitants de cette cité idéale ont offert à leur hôte historique un « pacte », signé par eux et auquel il a souscrit sous les applaudissements, pour continuer à servir la fraternité universelle. Le Pape confia l’assemblée à Marie, « femme de la fidélité et de la créativité », laïque et première disciple de Jésus, elle qu’il a souhaité que nous fêtions en tant que « Mère de l’Eglise » à partir du 21 mai prochain, chaque lundi de Pentecôte, dans le souffle de l’Esprit qui renouvelle toutes choses.

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