Le Pape a récemment parlé du « terrorisme en gants blancs », le 17 mai dernier, s’adressant aux religieuses du Proche-Orient venues participer à la canonisation de Mariam Bawardi et de Marie-Alphonsine Ghattas, les deux premières saintes palestiniennes des temps modernes. Ce terrorisme blanc est caché, a-t-il souligné, mais il existe bien. Pensait-il aux intérêts obscurs qui se devinent derrière les attentats amplement et complaisamment médiatisés?Pour se faire une idée de cette terrible réalité il suffit de relire ce que le journal Le Monde nous expliquait le 21 juillet dernier : selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch, des éléments du FBI auraient encouragé, poussé et parfois même payé des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d’opération de filature montées de toute pièces.
« Est-ce que je peux me fier aux dirigeants mondiaux ? », demandait le Saint-Père lors de sa rencontre avec les jeunes à Turin, dimanche 21 juin, parlant à nouveau de « la troisième guerre mondiale par petits morceaux » qui se déroule en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, et évoquant « la double face », « l’hypocrisie » des fabricants-vendeurs d’armes… Il a donné un exemple historique de cette hypocrisie des grandes puissances qui parlent de paix, racontant comment les alliés n’ont pas bombardé les lignes ferroviaires utilisées pour conduire les déportés dans les camps de concentration, alors qu’ils avaient toutes les photos aériennes nécessaires… « Dis-moi, pourquoi ne les ont-ils pas bombardées ? L’intérêt ! », a-t-il révélé aux jeunes, comme pour mieux les mettre en garde par rapport à la désinformation complice qui concerne les drames actuels. Comment en effet les terroristes de Daesh peuvent-ils avancer en plein désert sur leurs « pick-up », de ville conquise en ville conquise, sans que les forces de la coalition ne les détruise?
Des guerres et des conflits suscités dans un but précis?
De façon à mieux comprendre encore il faut lire dans son intégralité la déclaration des cinq Patriarches d’Antioche, réunis début juin, notamment quand les Pères assurent « avec insistance » leurs frères de Palestine qu’ils demeurent « le pivot de leur souci », promettant de ne jamais baisser la voix pour « défendre leur cause juste même si le monde entier essaie de l’ignorer et de l’affaiblir en suscitant des guerres et des conflits dont le but consiste à laisser les violeurs de la terre palestinienne vivre en paix et en sérénité… ».
Face aux grandes tribulations que connaît le Moyen-Orient, il nous reste la prière aux côtés des musulmans, victimes eux aussi de ce « terrorisme en gants blancs », spécialement en ce mois de Ramadan. Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux nous y invite expressément dans un message daté du 12 juin. « Beaucoup de communautés ethniques et religieuses à travers le monde ont expérimenté d’énormes souffrances et injustices: l’assassinat de quelques-uns de leurs membres, la destruction de leur patrimoine religieux et culturel, l’émigration forcée de leurs maisons et cités, molestation et viol de femmes, l’asservissement de quelques-uns de leurs membres, le trafic de personnes… », rappelle-t-il, montrant la solidarité de tous les croyants face aux crimes commis par des mercenaires qui instrumentalisent la religion.
« Notre prière est urgente : pour la justice, pour la paix et la sécurité dans le monde ; pour ceux qui se sont égarés du vrai chemin de la vie et commettent la violence au nom de la religion, afin qu’ils puissent revenir à Dieu et changer de vie ; pour les pauvres et les malades », nous exhorte-t-il au nom du Pape François, citant saint Jean-Paul II selon lequel chrétiens et musulmans ont en commun « le privilège de la prière » (Discours aux chefs religieux musulmans, Kaduna, Nigeria, le 14 février 1982).
Ce privilège de la prière, exerçons-le sans tarder, en répondant aux appels prophétiques de la Vierge Marie, Reine de la Paix, lancés partout où elle apparaît.
Note au sujet de Medjugorje : La congrégation pour la Doctrine de la foi ne s’est pas encore réunie pour statuer sur les apparitions en Bosnie-Herzégovine, contrairement à certaines allégations imprudemment relayées. Quand la réunion se sera tenue, de toute façon c’est au Pape qu’appartiendra le dernier mot. Compte tenu des fruits spirituels constatés à Medjugorje depuis 34 ans, comment l’arbre pourrait-il être mauvais? Écoutons Jésus : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits » (Matthieu 7, 15-17).