Chers amis lecteurs, je suis heureux de vous retrouver ici après avoir remis un nouveau manuscrit à mon éditeur. Il s’agira d’un livre écrit en puisant à la spiritualité du pape François, où les gestes comptent plus que les paroles. Je ne vous en dis pas plus, ce sera une surprise à découvrir bientôt… En attendant cette publication, continuons sur le chemin de solidarité que nous indique le Saint-Père, comme vendredi dernier lors qu’il s’est rendu dans un centre d’accueil pour non-voyants à Rome. Saluant une à une les personnes, il a pris beaucoup de temps avec les enfants atteints de cécité, rejoignant le cœur de tous par son attention pleine de tendresse, en communiquant surtout par le toucher et les caresses. Une jeune aveugle cherchant à l’embrasser à tâtons nous a tous bouleversés. Cette visite fut une surprise, qu’il renouvellera en d’autres lieux de fraternité, dans l’esprit des « vendredis de la Miséricorde » qui ont marqué l’Année Sainte clôturée à l’automne. Sa volonté demeure de servir un « nouvel humanisme », en fidélité à des valeurs qu’il s’agit non pas de proclamer mais de vivre…
L’espérance dont il nous invite à témoigner avec lui doit se traduire concrètement.
Ainsi, recevant les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, le 24 mars au Vatican, à l’occasion des 60 ans de la signature des traités de Rome rapprochant dans la coopération les nations du Vieux Continent, il a souligné l’urgence de redonner priorité à la personne humaine sur les protocoles et les procédures. « L’Europe retrouve l’espérance quand l’homme est le centre et le cœur de ses institutions », a-t-il martelé. « L’Europe retrouve l’espérance grâce à la solidarité, qui est le plus efficace antidote aux populismes modernes », ajouta-t-il, demandant aux responsables politiques de revaloriser les grands idéaux européens hérités du christianisme – dignité, liberté, justice – meilleur remède au « vide des valeurs » qui est un terrain fertile à tous les extrémismes.
Cette « péninsule de l’Asie » qu’est l’Europe ne sortira de la peur et de l’égoïsme face à la question migratoire qu’en retrouvant sa culture fondatrice, le sens de l’éternité et la foi en l’avenir. C’est ce que le pape de la solidarité a répété dans la grande ville de Milan, le 25 mars, visitant des familles défavorisées dans leurs logements, dont une famille musulmane originaire du Maroc, allant déjeuner avec des prisonniers, et prêchant pour l’intégration des différences devant des dizaines de milliers de fidèles. Là encore ses gestes ont illustré son enseignement, notamment quand il a téléphoné à Adèle, prenant tout simplement des nouvelles de cette personne âgée hospitalisée qui aurait tant voulu le rencontrer…
Résumer le message de François, au début de sa cinquième année de son pontificat, pourrait à mon sens tenir en une phrase qu’il vient de prononcer mercredi 29 mars à l’audience générale, nous demandant avec insistance d’ouvrir nos cœurs. Il nous fait comprendre que le vrai clivage n’est pas entre la droite et la gauche, ou entre les riches et les pauvres, ni même dans l’Eglise entre les traditionalistes et les progressistes, mais entre les cœurs ouverts et les cœurs fermés. Cela vaut à la fois pour les personnes, et pour les sociétés.
« Notre espérance ne tient pas sur des raisonnements, des prévisions et des assurances humaines », disait-il lors de cette audience en commentant l’expérience de Sara et d’Abraham. « La fin s’approchait pour eux, ils ne pouvaient pas avoir d’enfants, et dans cette situation, Abraham crut et a eu de l’espérance contre toute espérance. Et cela est grand! », précisa-t-il, indiquant que nous sommes appelés à suivre l’exemple d’Abraham qui, face à l’évidence d’une réalité qui semble vouée à la mort, se fie à Dieu, «certain que tout ce que Dieu a promis, il est assez puissant ensuite pour l’accomplir » (Romains 4, 21).
« Je voudrais vous poser une question: nous, nous tous, sommes-nous convaincus de cela? », interrogea le pape François. « Sommes-nous convaincus que Dieu nous aime et qu’il est disposé à accomplir tout ce qu’il a promis? Mais père, combien devons-nous payer pour cela? Il y a un seul prix: « ouvrir notre cœur ». Ouvrez vos cœurs et cette force de Dieu vous portera de l’avant, fera des choses miraculeuses et vous enseignera ce qu’est l’espérance. Le seul prix est celui-ci : ouvrir notre cœur à la foi et Il fera le reste ».
Demandons aujourd’hui, sur la route de Pâques, la grâce d’un cœur qui s’ouvre dans la confiance et le pardon, ouvrons nos cœurs à Dieu et aux autres, selon ce que le Saint-Père suggère, et nous verrons des merveilles.
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Nous qui nous donnons tant de peine pour nous protéger de tout et tous, avons nous plus grands efforts à faire pour “ouvrir notre coeur ” ?… ou juste trouver à nous abandonner…Marguerite