Les cloches sonnent à toute volée, la petite ville de Bavière est pavoisée aux couleurs pontificales, plus de 2000 pèlerins venus de toute l’Europe se sont rassemblés dans l’église d’Altötting, à deux pas de la chapelle miraculeuse, pour fêter la 21e Journée mondiale du Malade, en présence du légat de Benoît XVI. Mgr Zygmunt Zimovski, président du Conseil pontifical pour les services de santé, est entouré de nombreux prêtres et de plusieurs évêques, dont le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich, et le nonce apostolique en Allemagne. Envoyé par le Pape dans ce sanctuaire marial d’Allemagne pour présider les célébrations du 11 février, Mgr Zimoski rappelle l’essentiel du message de cette Journée mondiale : « reconnaître dans les traits du frère malade le visage du Christ ». « Il s’agit d’accentuer la diaconie de la charité, le service des blessés de la vie, en suivant l’exemple évangélique du Bon Samaritain qui prend soin de celui qui souffre dans son corps et dans son esprit, c’est la force de l’Eglise !», souligne Salvatore Pagliuca, président de la plus grande organisation italienne de pèlerinages dans les sanctuaires internationaux, l’UNITALSI. Membre du Conseil pontifical pour les services de santé il guide à Altötting une importante délégation romaine, constituée de volontaires accompagnant des malades. La date du 11 février, anniversaire de la première apparition de Notre-Dame de Lourdes, a été spécialement choisie par le bienheureux Jean-Paul II pour instituer la Journée mondiale du Malade solennellement fêtée dans un sanctuaire du monde, tous les trois ans désormais. Altötting, qui accueille 700 000 visiteurs par an, est un sanctuaire du piémont alpin très cher au pape allemand. Il y venait régulièrement quand il était enfant, avec ses parents, son frère Georg et sa sœur Maria. Son village natal, Markl, est situé non loin de là. L’année qui a suivi son élection sur le trône de l’apôtre Pierre, l’ancien archevêque de Munich devenu pape s’est rendu en pèlerinage à Altötting, confiant son anneau épiscopal à la Vierge noire bavaroise, « Mère des grâces ». La petite statue de la Vierge portant dans ses bras l’Enfant Jésus, vénérée en ces lieux depuis plus de mille ans, porte ainsi à son doigt l’anneau du cardinal Ratzinger dont le pontificat, placé sous le signe de la paix européenne – « De gloria olivae »… – est une grande fierté pour l’Allemagne, après un siècle ensanglanté par deux terribles guerres. C’est avec émotion que les pèlerins se sont unis aux intentions du Saint-Père lors de la procession mariale nocturne du 10 février, au chant de l’Ave Maria de Lourdes, l’hymne catholique par execellence, et au cours de la messe de ce lundi 11. Ils imaginaient le jeune Joseph Ratzinger jadis en prière dans la petite chapelle d’Altötting entourée de bouleversantes offrandes votives, souvent des tableaux peints avec simplicité, évoquant des grâces obtenues. Parmi les pèlerins « sudistes » ayant bravé le froid et la neige d’un hiver rigoureux, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, évêque de Nazareth, a confié son diocèse à Notre-Dame et à la solidarité des catholiques européens, heureux de pouvoir relayer l’annonce officielle de la prochaine Journée mondiale du Malade qui aura lieu chez lui en 2016, dans la véritable « ville de Marie », le premier sanctuaire marial, celui de l’Incarnation. « Mabrouk ! » s’est-il écrié en arabe, invitant les fidèles à répéter en chœur cette parole de bénédiction.