Après trois semaines de travaux intenses le Synode sur le thème de la famille s’est clôturé par une messe solennelle dans la basilique Saint-Pierre. « Chers Frères synodaux, nous avons marché ensemble… à la recherche des sentiers que l’Evangile indique à notre temps pour annoncer le mystère d’amour de la famille », a dit François aux évêques et cardinaux, représentants de toutes les cultures, venus partager leurs expériences de la vie réelle avec lui. « Poursuivons le chemin que le Seigneur désire. Demandons-lui un regard guéri et sauvé, qui sait répandre de la lumière, parce qu’il rappelle la splendeur qui l’a illuminé », a invité le Pape, proposant aux pasteurs de ne se « laisser jamais offusquer par le pessimisme et par le péché » mais plutôt de chercher et voir « la gloire de Dieu qui resplendit de l’homme vivant ». « Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des occasions de miséricorde » a souligné le Saint-Père pendant l’homélie, affirmant sur le ton des prophètes : « Aujourd’hui est un temps de miséricorde ». Il commentait notamment le passage de l’Evangile où le Christ admire la foi du mendiant aveugle Bartimée après lui avoir rendu la vue, montrant comment le Seigneur écoute nos besoins et « croit en nous beaucoup plus que nous croyons en nous-mêmes ». « Faire nôtres les paroles de Jésus et surtout imiter son cœur » est la consigne donnée par le Pape aux membres du Synode qui seront bientôt de retour dans leurs diocèses, aux quatre coins du monde. Il les a mis en garde contre « une spiritualité du mirage » caractéristique des « routiniers de la grâce ». « Une foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride et, au lieu d’oasis, crée des déserts », a-t-il noté encore, demandant d’inclure « celui qui est tenu aux marges » comme le fait Jésus.
Plus tard, lors de l’angélus, depuis la fenêtre du palais pontifical où il a refusé d’habiter en permanence, François élargissait cette dynamique missionnaire initiée par le Synode, indiquant que Dieu « veut faire synode avec nous », c’est-à-dire « marcher avec nous », et que son « rêve » de toujours à toujours consiste à « former un peuple », « une famille de familles » où tous ont leur place, y compris « l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée », selon la célèbre prophétie de Jérémie (31, 8).
« Un Dieu qui sort pour chercher chacun de nous »
C’est donc l’Eglise universelle qui est maintenant comme revitalisée par l’assemblée synodale dont les propositions pastorales ouvrent un chemin nouveau pour les familles du « peuple saint de Dieu répandu dans le monde entier », selon l’expression du Saint-Père.
« Accompagner, discerner, intégrer » sont les trois mots-clés qui seront déclinés dans les paroisses et communautés au cours de l’Année Sainte de la miséricorde, prochaine étape du grand chantier d’évangélisation mis en œuvre sous l’impulsion du pape jésuite. Il nous incite en quelque sorte à vivre à grande échelle les « Exercices » de son maître spirituel, saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, basés sur le discernement des situations diverses. Dans le monde complexe où nous vivons, tandis que les temps changent, l’Eglise se fait ainsi plus proche de la vie réelle et de la fragilité des familles en crise, évitant d’enfermer les réalités humaines dans la logique « ou blanc ou noir ».
« La vérité est comme une montagne : nous ne devons pas l’abaisser, mais aider toutes les personnes à monter. Collaboration et proximité font émerger tout le positif de la proposition chrétienne », nous expliquait clairement un pasteur de terrain proche de François, le cardinal Eduardo Menichelli, archevêque d’Ancône, en sortant du Synode.
De nouvelles approches pastorales seront donc à mettre en œuvre pour accueillir, réintégrer, embrasser, pardonner, inclure, tous ceux qui s’éloignaient de Dieu en raison d’une attitude rigide suspectée ou rencontrée dans l’Eglise.
Loin d’avoir été une bataille politique entre conservateurs et progressistes, le Synode fut une assemblée ouverte à l’œuvre de l’Esprit Saint pour offrir vraiment à tous la possibilité de découvrir que notre Dieu n’est pas « un Dieu mesquin », ni « un Dieu fermé », comme dit le Pape, mais « un Dieu qui sort pour chercher chacun de nous».
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Merci de nous montrer le chemin qui nous mène vers la Sainteté à laquelle nous sommes tous humblement “destinés” comme aime à nous le rappeler note Pape François . Vos articles nous aident à maintenir un niveau de vigilance et d’exigence nécessaires à la préservation de notre vie chrétienne toute tournée vers l’autre , dans la bienveillance .
Je trouve très forte cette phrase du Cardinal Menichelli ` la vérité est comme une motagne : nous ne devons pas l’abaisser …`
il nous appartient d’élever nos vues sur le monde , nous sommes perfectibles , nous avons cette liberté de pouvoir
évoluer , quelle chance face au déterminisme que la société nous oppose en permanence .
Christèle . T