Dans l’avion qui le ramenait de Belgique, trois jours avant l’ouverture de la dernière session du Synode sur la synodalité, le Pape est revenu sur l’importance du « ministère marial », répondant à une question journalistique sur la place de la femme dans l’Eglise : « Lequel est le plus grand, le ministère pétrinien ou le ministère marial ? Le ministère marial est plus grand parce que c’est un ministère d’unité qui engage et implique, l’autre est un ministère de direction, de guide. La maternité de l’Église est une maternité de femme. Le ministère est un ministère très mineur, donné pour accompagner les fidèles, mais toujours à l’intérieur de la maternité. Plusieurs théologiens se sont penchés sur cette question, et dire cela est une réalité, je ne dis pas moderne, mais réelle. Ce n’est pas démodé », a-t-il précisé, considérant que « un féminisme exagéré qui signifie que la femme soit “machiste” ne fonctionne pas. Une chose est le maculinisme, qui ne va pas, une autre en est le féminisme, qui ne va pas non plus », ajouta-t-il, désireux une nouvelle fois de donner Marie Médiatrice en modèle non seulement aux femmes mais à toute l’Eglise.
« En ce qui concerne le ministère, la mystique de la femme est plus grande que le ministère. Un grand théologien a fait des études à ce sujet », souligna aussi le Saint-Père, faisant référence à son confrère jésuite Hans Urs von Balthasar, auteur notamment de « Marie pour aujourd’hui », l’un de ses derniers écrits, dont l’idée directrice est que la présence de Marie au milieu des apôtres, inséparable du don de l’Esprit Saint, n’est pas un fait du passé, mais du présent pour la foi et pour l’Église.
C’est avec cette conviction que François a présidé la veillée pénitentielle introduisant la dernière session du Synode, le 1er octobre, sous l’image de la Vierge Salus populi romani – « Salut du peuple romain », dans le sens de « protectrice » – lui demandant qu’elle intercède comme à la Pentecôte pour que l’Esprit Saint inspire les participants de cette assemblée ecclésiale historique que le cardinal Christoph Schönborn, rédacteur du catéchisme de l’Eglise universelle, a mis en parallèle avec le Concile Vatican II.
« C’est l’Esprit Saint qui rend l’Église perpétuellement fidèle au commandement du Seigneur Jésus-Christ et perpétuellement à l’écoute de sa parole. Il conduit les disciples dans la vérité tout entière (Jean 16, 13) », déclara le Pape dans cette dynamique mariale et missionnaire lors de la première congrégation générale du Synode, dans l’après-midi du mercredi 2 octobre. « Le cœur plein d’espérance et de gratitude, conscient de la tâche exigeante qui nous est confiée, je souhaite à tous de s’ouvrir volontiers à l’action de l’Esprit Saint, notre guide sûr, notre consolateur », a-t-il dit encore, avant de laisser ensuite travailler cette XVIe assemblée générale ordinaire du Synode des évêques qui doit se conclure le 27 octobre.
Dans la matinée du 2 octobre, lors de la messe d’ouverture de cette assemblée sur la place Saint-Pierre, le Saint-Père était sorti de son homélie préparée et distribuée aux journalistes pour évoquer « cette heure dramatique de notre histoire », « les vents de la guerre et les feux de la violence qui continuent de ravager des peuples et des nations entières », avant d’annoncer son intention de recourir à la Reine de la Paix : « Pour invoquer le don de la paix par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, dimanche prochain, le 6 octobre, je me rendrai à la Basilique de Sainte Marie Majeure où je réciterai le Saint Rosaire et adresserai une supplique sincère à la Vierge ; si possible, je vous demande également de vous joindre à moi à cette occasion. Et le lendemain, 7 octobre, je demande à tous de vivre une journée de prière et de jeûne pour la paix dans le monde ».
François Vayne