La fête de Notre-Dame de Lourdes présentée par le recteur du sanctuaire marial

François Vayne : l’amitié au cœur du dialogue islamo-chrétien
11 janvier 2025

Entretien avec le recteur du sanctuaire de Lourdes, le Père Michel Daubanes, paru en Italie dans l’hebdomadaire Maria con te, du groupe San Paolo qui édite aussi Famiglia Cristiana.

Les pèlerinages ont repris de plus belle à Lourdes après les années terribles liées à la pandémie. Qu’est-ce que cherchent avant tout les pèlerins qui se présentent au sanctuaire, comment caractériser leur quête, qui sont-ils ? 

Les personnes qui se présentent sont tout d’abord les pèlerins habituels de Lourdes qui retrouvent avec joie notre Sanctuaire, après ces années difficiles. Il a fallu retrouver la confiance ! Ce sont aussi beaucoup de chercheurs de sens, de paix et de consolation ; autant d’éléments qui nous font tant défaut par les temps qui courent ! Allumer un cierge, boire de l’eau, se laver à la fontaine et toucher le rocher sont des gestes simples et qui parlent à tous, y compris à celles et ceux qui sont éloignés de la foi. Ce sont enfin les jeunes qui viennent très nombreux, dans un Village des Jeunes rénové et animé par une merveilleuse équipe pastorale. Ils sont aujourd’hui plus nombreux qu’avant la pandémie !  

Qu’avez-vous prévu de particulier, en lien avec le Jubilé de l’espérance, pour ce 11 février 2025, anniversaire de la première apparition de la Vierge à Bernadette ? 

Le 11 février est traditionnellement l’occasion de réveiller la ville de Lourdes qui vit quand même au ralenti pendant l’hiver ! Nos « Journées de Lourdes » vont se tenir du 9 au 11 février, rassemblant tous les organisateurs de pèlerinages, Directeurs, Présidents d’Hospitalités et aumôniers. Nous serons environ 900 participants, autour d’un programme qui permettra de répondre à toutes les questions pratiques de chacun, mais aussi de proposer un pèlerinage avec la démarche jubilaire. Dès ce Congrès et tout au long de l’année, nous serons « Avec Marie, pèlerins d’espérance ». Guidés par celle qui est premier témoin et Mère d’espérance et avec tous les pèlerins qui nous rejoindrons particulièrement le 11, nous pourrons recevoir la grâce de l’Indulgence plénière. 

Vous savez que le musical Bernadette de Lourdes en italien connaît un grand succès à Rome depuis le 16 janvier dernier. Quel est d’après vous le message essentiel de sainte Bernadette en ces temps d’angoisse où une guerre mondiale dévastatrice menace l’humanité entière ? 

Le message laissé par Ste Bernadette à tous est celui de la foi, de la détermination face aux difficultés et épreuves de la vie. Il est celui de l’espérance qui ne déçoit pas ! Il rejoint les jeunes dans leurs chemins de croissance humaine et spirituelle. Il touche les parents dans l’accompagnement fragile et aimant de leurs enfants. Il dynamise les hospitaliers dans leur élan de charité vers les frères et sœurs souffrants. Il renforce les pèlerins qui tournent leurs regards vers la Belle Dame de la grotte pour oser lui parler. Il donne beaucoup de joie, désarçonnant les angoisses et les tentations de plus en plus nombreuses aujourd’hui de replis sur soi.

Les reliques de Bernadette voyagent et suscitent de grands rassemblements de prière, notamment en Italie. Quel sens donner à ce culte autour des reliques de la messagère de Lourdes, que signifie la vitalité de cette dévotion ? 

Nous retrouvons la piété populaire, cette foi toute simple que nous avons parfois eu tendance à négliger voire même à écarter, privilégiant une démarche plus réflexive, intellectuelle. Comme nous le rappelle le Pape François, c’est toujours le peuple et les plus petits en particulier qui nous guident, qui font avancer l’Eglise. Il est impressionnant de constater le succès des reliques de Bernadette partout où elles passent, sur tous les continents. Toucher la sainte, c’est vivre de la grâce qui l’a elle-même animée, c’est grandir dans la foi qui l’a elle-même guidée. On raconte que Bernadette a dû à plusieurs reprises retrouver un chapelet. Peut-être l’avait-elle égaré, mais peut-être aussi lui avait-on volé ! Comme si la prière avec son chapelet avait plus de chance d’être exaucé ! Le saint qui nous inspire nous fait inéluctablement grandir dans la foi et l’amour de l’Eglise.  

Un 71ème miracle de Lourdes a été reconnu, en Angleterre, datant de la Première Guerre mondiale. Cela veut-il dire qu’il n’y a plus de miracles actuels ? Pourquoi cette rareté ? D’où vient le problème ?

Il n’y a aucun problème ! D’abord, les miracles à Lourdes sont multiples et quotidiens. Des témoignages de guérison sont attestés, sans pour autant qu’ils viennent un jour grandir la liste des 71. Les critères sont à juste titre très rigoureux et nous ne devons pas jouer avec le sensationnel, le merveilleux. Ensuite, les dossiers sont nombreux sur le Bureau du Docteur Alessandro de Franciscis. Le véritable problème aujourd’hui serait peut-être notre manque de foi et d’ardeur dans la prière. Les Evangiles nous enseignent que c’est la foi qui suscite les miracles et non l’inverse !

Pouvez-vous proposer une prière actuelle pour demander des grâces par l’intercession de Notre-Dame de Lourdes ?

Marie, Mère de l’Espérance, fais grandir en nous la confiance.  Accorde à chacun de nous et à l’Eglise le surcroit de foi qui nous établira toujours plus dans l’espérance qui ne déçoit pas. C’est celle qui nous relancera dans nos élans de charité. C’est celle que nous donne Ton Fils, Jésus le Christ, notre Seigneur. 

Propos recueillis par François Vayne

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