« Il y a une chose qui me rend fort tous les jours, c’est de prier le Rosaire à la Vierge. Je sens une force si grande parce que je vais vers elle et je me sens fort » (Pape François)
Lors de l’audience générale du 8 février dernier, nous avons vu à nouveau le Pape distribuer des chapelets aux couples récemment mariés. Cette invitation permanente du Saint-Père à invoquer la Vierge en priant le Rosaire est comme un appel de sa part adressé à tous les fidèles.
Dès le début de son pontificat, il avait expliqué cette importance de la prière mariale dans sa vie, notamment lors de la veillée de Pentecôte avec les mouvements ecclésiaux, le 18 mai 2013, rendant hommage à l’exemple que lui donna sa grand-mère, Rosa Margherita Vassallo (1884-1974). « J’ai reçu la première annonce chrétienne précisément de cette femme, de ma grand-mère ! C’est très beau, cela ! La première annonce à la maison, avec la famille ! Et cela me fait penser à l’amour de tant de mères et de grands-mères dans la transmission de la foi. Ce sont elles qui transmettent la foi (…). Ainsi, cela a été la première expérience de foi que j’ai eue », confiait-il. « Il y a une chose qui me rend fort tous les jours, c’est de prier le Rosaire à la Vierge. Je sens une force si grande parce que je vais vers elle et je me sens fort », ajoutait-il ce même jour, témoignant de son expérience spirituelle commencée auprès de sa grand-mère Rosa, la mère de son père Mario, qui a laissé une empreinte indélébile dans sa vie.
Parlant ainsi de la transmission de la foi en famille à travers le rôle maternel en particulier, François cherche d’une certaine manière à faire comprendre – au sujet du Rosaire – que cette prière est comme le cordon ombilical qui nous relie à notre mère, pour qu’elle nous donne la vie surnaturelle, la vie divine, la vie de la grâce. Son enseignement, à la suite du magistère sur le culte marial de tous les grands papes de l’ère moderne, pourrait se résumer en ces termes : de même que Marie est la mère de Dieu parce qu’elle a engendré Jésus à la vie naturelle, de même Marie est notre mère parce qu’elle nous engendre à la vie divine.
Il y a dix ans, lors de la messe pour la Journée mariale de l’Année de la foi, le 13 octobre 2013, le Pape à peine élu quelques mois plus tôt avait prononcé, au nom de toute l’Eglise, un acte de consécration devant la statue de Notre-Dame de Fatima, venue spécialement à Rome. N’est-ce pas justement à Fatima que la Vierge avait demandé aux voyants, le 13 juillet 1917, de « réciter le chapelet tous les jours, en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde » ?
Cet appel, le Pape le relaie dans tous les moments de crise. En octobre 2018, il avait demandé à tous les fidèles de prier le Rosaire chaque jour, pour que la Vierge Marie aide l’Église, dans une période marquée par « la révélation d’abus sexuels, de pouvoir et de conscience de la part de clercs, de personnes consacrées et de laïcs, provoquant des divisions internes ».
Dans le contexte du confinement, deux ans plus tard, le 25 avril 2020, à la veille du mois marial de mai, dans une lettre à tous les fidèles, il avait renouvelé cette invitation afin de « contempler ensemble le visage du Christ avec le cœur de Marie». Prier le Rosaire « nous rendra encore plus unis en tant que famille spirituelle et nous aidera à surmonter cette épreuve », écrivait-il, assurant les plus souffrants de sa prière. Il avait à cette occasion encouragé les baptisés à « redécouvrir la beauté de la prière du chapelet chez soi », indiquant aussi deux prières à Marie, spécialement rédigées pour l’implorer au cœur de la pandémie.
Le 31 mai dernier encore, en conclusion du mois de mai, il récitait la prière du Rosaire pour la paix en la basilique de Sainte Marie Majeure, désireux d’offrir un signe d’espérance au monde, traversé par la guerre en Ukraine et profondément blessé par la violence des nombreux théâtres de guerre. Des sanctuaires du monde entier étaient connectés en même temps, reliés en streaming depuis Rome, pour s’unir à cette prière à la Reine de la Paix. Une prière plus que jamais nécessaire, surtout en ces temps que le Pape caractérise comme ceux de « la troisième guerre mondiale », selon l’expression utilisée dans son discours aux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, au début de cette année
En ces jours tristes où toute l’humanité est endeuillée par le tremblement de terre en Turquie et en Syrie, François tourne encore nos regards vers Marie, comme il l’a dit lors de la prière mariale de l’angélus de mercredi 8 février, durant la neuvaine en préparation de la fête de Notre-Dame de Lourdes : « Prions ensemble pour que nos frères et sœurs puissent aller de l’avant, en surmontant cette tragédie, et demandons à la Vierge de les protéger ».
François Vayne