Une lettre d’adieu au Pape des pauvres pécheurs que nous sommes

Une vague de catéchumènes en France : « Ils découvrent la nouveauté de l’Evangile »
12 avril 2025

Cher Pape François,

J’ai appris ta mort alors que j’étais à Lourdes, devant la Grotte, le lundi de Pâques. Bien sûr ma prière s’est tout de suite orientée vers la Vierge Marie, elle que tu aimes tant, pour lui demander de t’accueillir au Paradis, dans la lumière de la Résurrection du Christ, au lendemain de ta dernière bénédiction donnée avec peine depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre.

Tant de souvenirs me sont revenus en mémoire, tandis que j’égrainais le chapelet à l’intention  du repos de ton âme. Notre première rencontre en mai 2013, puis tes appels téléphoniques, ton écoute exceptionnelle lors de nos échanges en tête à tête à la maison Sainte Marthe, tes courriels que je garde précieusement… Franchement, au premier mail reçu de ta part j’ai été surpris, d’autant que tu terminais par le mot « fraternellement », suggérant ta volonté de simplicité et de proximité. J’ai trouvé en toi un ami fraternel, toujours prêt à consoler une personne en difficulté dont je te parlais, jamais indisponible, t’excusant même quand tu tardais à me répondre, jusqu’à ce message d’un de tes secrétaires, le Père Juan Cruz Villalón, quatre jours avant ta mort, me laissant entendre que tu reprendrais contact avec moi après ta convalescence car tu n’avais plus la force d’écrire.

Rentré de Lourdes le mercredi de Pâques, j’ai pu me recueillir devant ta dépouille mortelle le soir même dans la basilique Saint-Pierre, bouleversé de voir la multitude des personnes qui faisaient la queue, parfois pendant quatre heures, pour honorer ta mémoire. Les vrais gens étaient là, de toutes convictions, et pas seulement les fidèles de l’Eglise, leur présence illustrant la fécondité de ton témoignage apostolique : tu es et tu resteras vraiment le Pape de tous !

Lors de la messe de tes funérailles, la veille du dimanche de la Miséricorde Divine, du centre de la place Saint-Pierre où j’étais providentiellement assis, j’ai pu mesurer à quel point tu avais accompli ta mission d’unité, rassemblant les personnes les plus disparates dans une communion universelle extraordinaire. Les grands de ce monde étaient là, mais également les plus petits, les sans-grade et les sans-voix, tes préférés.

Dans une belle homélie claire et incisive, le cardinal Giovanni Battista Re – fils spirituel des grands serviteurs de l’Eglise Giovanni Benelli et Giovanni Battista Montini – qui présidait la messe des funérailles, n’a pas hésité à parler de « plébiscite » à propos des manifestations d’affection et de participation qui ont marqué ces jours de deuil. « Riche de chaleur humaine et profondément sensible aux drames actuels, le Pape François a véritablement partagé les angoisses, les souffrances et les espoirs de notre époque de mondialisation, et s’est dépensé pour réconforter et encourager chacun par un message capable de toucher le cœur des gens de manière directe et immédiate. Son charisme de l’accueil et de l’écoute, unis à une manière d’être en phase avec la sensibilité d’aujourd’hui, a touché les cœurs, cherchant à réveiller les énergies morales et spirituelles », nous a notamment dit le vieux sage célébrant, qui a souligné ton insistance à œuvrer en faveur des pauvres. Il a également rappelé le fait que tu as toujours mis au centre l’Évangile de la miséricorde, parce que « Dieu ne se lasse pas de pardonner », nous invitant sans cesse à aller vers les autres pour « construire des ponts », avant de terminer en te demandant de prier pour nous et pour le monde entier.

Sur le passage de la papamobile portant ton cercueil jusqu’à la basilique Sainte-Marie Majeure, des milliers de personnes étaient massées pour un dernier adieu, applaudissant et criant « Viva il Papa », dans un élan d’amour populaire inégalé depuis saint Jean-Paul II. Devant la basilique mariale romaine, ce sont les déshérités qui t’attendaient, pour t’accompagner jusqu’à ta dernière demeure, près de l’icône de la Vierge Salus Populi Romani, que tu étais venu tant de fois vénérer au long des douze années de pontificat. Je me souviens que nous avions parlé tous les deux de l’idée de jumeler le sanctuaire de Lourdes, lié à l’Immaculée Conception, et la basilique Sainte-Marie-Majeure, la première église mariale construite au cœur de l’Eglise universelle en l’honneur de la Mère de Dieu. Peut-être qu’un jour ce rêve se réalisera, mais en attendant j’irai régulièrement dans ce lieu de grâce porter une rose blanche de ton amie sainte Thérèse de Lisieux sur ta tombe.

Tu fus le Pape des pauvres pécheurs que nous sommes tous et ton exemple d’une espérance persévérante éclaire nos pas. Nous voulons ne pas nous laisser décourager par le diable devant nos défauts, nos erreurs, nos fautes, et nous relever avec le Christ chaque fois que nécessaire pour continuer à marcher sur le chemin de l’Evangile, à ta suite! Tu nous a fait entendre cette voix forte qui dit dans le ciel : « Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit » (Apocalypse 12).

Merci Saint-Père et à bientôt la joie de te retrouver dans l’Eucharistie où Jésus nous donne déjà la vie éternelle,

François Vayne

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