L’Eglise autorise officiellement le culte public de la Reine de la Paix à Medjugorje

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« Paix. Paix. Paix. Réconciliez-vous. Réconciliez-vous avec Dieu et entre vous » (La Gospa à Medjugorje le 26 juin 1981)

Dans une Note importante, rendue publique le 19 septembre – jour anniversaire de l’apparition de la Vierge à La Salette – le cardinal Manuel Fernández, Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, a annoncé le « nihil obstat » du Pape au sujet de l’expérience spirituelle liée à Medjugorje, accueillant les « fruits positifs » constatés dans ce sanctuaire marial de Bosnie-Herzégovine, sans se prononcer sur l’authenticité des apparitions à six jeunes présumés voyants, qui auraient débuté le 24 juin 1981, en la fête liturgique de saint Jean Baptiste, dans la paroisse saint Jacques du diocèse de Mostar, administrée par les franciscains.

« Bien que cela n’implique pas une déclaration du caractère surnaturel du phénomène en question, et rappelant que les fidèles ne sont pas obligés d’y croire, le nihil obstat indique qu’ils peuvent recevoir une stimulation positive pour leur vie chrétienne à travers cette proposition spirituelle et autorise le culte public », déclare ce document du Dicastère qui s’intitule « La Reine de la Paix »- reprenant le nom que se serait donné la Vierge à Medjugorje – et s’inscrit dans le cadre des nouvelles normes procédurales pour le discernement des phénomènes spirituels, présentées le 17 mai dernier.

Précisant d’emblée que ce « nihil obstat » n’implique pas non plus un jugement sur la vie morale des présumés voyants et que, dans l’ensemble des messages transmis, il peut y avoir « quelque erreur qui n’est pas due à une mauvaise intention, mais à la perception subjective du phénomène », le Dicastère pour la Doctrine de la Foi choisit de mettre en lumière la fécondité de l’expérience spirituelle vécue par les pèlerins à Medjugorje depuis 43 ans.

La spécificité du lieu consiste en « un grand nombre de fruits » constate en effet la Note : « les conversions abondantes, le retour fréquent à la pratique sacramentelle – Eucharistie et réconciliation – les nombreuses vocations à la vie sacerdotale, religieuse et conjugale, l’approfondissement de la vie de foi, une pratique plus intense de la prière, de nombreuses réconciliations entre époux et le renouveau de la vie conjugale et familiale ». « Il ne manque pas de véritables conversions de personnes éloignées de Dieu et de l’Église, qui sont passées d’une vie marquée par le péché à des changements existentiels radicaux orientés vers l’Évangile. De très nombreuses guérisons sont également rapportées dans le contexte de Medjugorje », souligne encore le document, qui dans ce contexte autorise la dévotion publique envers la Reine de la Paix partout dans le monde.

Mettant à distance ce phénomène Medjugorje, « au sein duquel l’Esprit Saint opère tant de choses belles et positives » de l’expérience des présumés voyants qui « ne sont plus perçus comme les médiateurs centraux », la Note du Dicastère revient sur l’essentiel des messages qui constituent un appel pressant à vivre l’Evangile de la paix prêché par Jésus-Christ. Le document cite par exemple ces mots attribués à la Gospa, c’est-à-dire la Dame en langue locale : « Paix. Paix. Paix. Réconciliez-vous. Réconciliez-vous avec Dieu et entre vous » (26.06.1981).

Analysant largement le contenu des messages, la Note fait par ailleurs remarquer qu’au titre de « Reine de la Paix » correspond celui de « Roi de la Paix » attribué à Jésus, citant de nouveau la Gospa : « Je vous invite, chers enfants, à ce que votre vie soit unie à Lui. Jésus est le Roi de la Paix et Lui seul peut vous donner la paix que vous recherchez. Je suis avec vous et je vous présente à Jésus » (25.12.1995).

Plus loin, le document relève que la Gospa invite à se recentrer sur la Parole révélée dans les Saintes Écritures. « Les admonestations suivantes sont très incisives sur ce point et deviennent un critère central de l’attitude à adopter », souligne la Note, se référant par exemple à ce message : « N’allez pas chercher des choses extraordinaires, mais prenez plutôt l’Évangile, lisez-le et tout sera clair pour vous » (12.11.1982), ou encore « Pourquoi posez-vous tant de questions ? Toutes les réponses sont dans l’Évangile » (19.09.1981).

Ainsi l’Eglise catholique vient de mettre fin à une histoire longue et complexe au cours de laquelle se sont succédées des opinions divergentes d’évêques, de théologiens, de commissions et d’analystes. Après une déclaration négative de « non constat de supernaturalitate » disant qu’aucune preuve ne démontrait le caractère surnaturel des faits, émanant de l’évêque de Mostar en 1986, la Conférence des évêques de Bosnie encouragée par Jean-Paul II s’était montrée favorable à la dévotion mariale à Medjugorje en 1991, puis la commission constituée par Benoît XVI en 2008 avait proposé la reconnaissance des sept premières apparitions contre l’avis du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Au vu de l’épineux dossier, le Pape François, de façon pragmatique, nomma ensuite un visiteur apostolique dans le sanctuaire – Mgr Henryk Hoser en 2017 puis Mgr Aldo Cavalli en 2021 – dont les rapports enthousiastes l’ont convaincu de prendre une décision d’ordre pastoral, mettant de côté la question de la véracité des apparitions et prenant en compte l’expérience spirituelle positive d’une multitude immense de pèlerins, avec près de 48 millions de communions distribuées dans la paroisse de Medjugorje depuis 1981…

S’agissant des « secrets » reçus par les voyants, le cardinal Fernández a expliqué que si le visiteur apostolique l’autorise ils pourront être publiés avec des futurs messages ayant obtenu son approbation. En attendant, le Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, qui a témoigné être lui-même allé en pèlerinage à Medjugorje quand il était curé de paroisse en Argentine, a relayé l’invitation urgente de la Gospa à invoquer Dieu pour la paix, terminant la Note signée par lui avec cette émouvante prière que nous pouvons faire nôtre : « Reine de la Paix, prie pour que ceux qui accueillent librement la proposition spirituelle de Medjugorje puissent vivre toujours plus unis à Jésus-Christ et trouver en lui la vraie paix du cœur. Nous te confions aussi notre monde en proie à une « troisième guerre mondiale par morceaux ». Reine de la Paix, écoute l’appel qui monte du cœur des enfants, des jeunes, des pauvres et de tout homme et femme de bonne volonté ».

François Vayne

3 Comments

  1. Monique Luby Gaucher dit :

    L’expression « troisième guerre mondiale par morceaux » est malheureusement vraie !
    Prions la Reine de la Paix ! Avec Marie tout est possible.

  2. CAMUS David dit :

    3e guerre mondiale par morceaux…. oh… il s’agit bien de cela…
    Je reprends souvent la formule de la fin de la procession aux flambeaux des Sanctuaires de Lourdes
    Sainte Vierge Marie, obtiens aussi la paix pour le monde.
    Montre aux peuples la voie de la fraternité,
    Reine de la paix, prie pour nous.

    Que le vocable de Marie soit celui de Lourdes, de la Salette, de Medjugorje, il s’agit bien de Notre Dame, qui veille sur chacun de ses enfants que nous sommes et qui partage tout avec nous. Prions pour les peuples persécutés et martyrisés inutilement.

  3. Odile Vinel dit :

    Merci François pour cette note très interessante qui donne un éclairage sur Medjugorje

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