Tandis qu’il vient de subir les effets d’une douloureuse trahison, François plaide pour que l’on avance de manière décidée sur « le chemin des Béatitudes » et il renvoie chacun à sa conscience, se refusant à entrer dans les polémiques et à nourrir les commentaires négatifs qui détournent de l’Evangile. «Tous nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même », a-t-il rappelé jeudi matin, citant l’apôtre Paul aux Romains. Il venait de souligner que saint Paul nous « exhorte à ne pas juger et à ne pas mépriser son frère », car Jésus nous propose « la route de l’inclusion » pour unir tous les hommes dans le salut… La veille, à l’audience générale, il invitait encore et encore au pardon. « Ne pas laisser une journée se terminer sans demander pardon, sans faire la paix », notait-il à l’intention des familles en particulier, désirant que le Jubilé de la Miséricorde nous fasse redécouvrir « le trésor du pardon réciproque ». Lors de la messe pour les cardinaux et évêques défunts dans l’année, mardi, il disait que la solution au mal est de regarder le Christ en croix, comme les Hébreux au temps de Moïse étaient guéris des morsures de serpent en se tournant vers le serpent d’airain. « Toute personne qui avait été mordue par un serpent et regardait le serpent en bronze avait la vie sauve » (Nombres 21,4-9). Parlant de la Pâque de Jésus où l’on voit comment « la mort est le remède à la mort » grâce au « grand amour – un amour humble qui s’abaisse – avec lequel Dieu nous a aimés », il remarquait que « ce style de Dieu, qui nous sauve en servant et en s’anéantissant, a beaucoup à nous enseigner ». « Jésus non seulement a ôté le mal, mais il l’a transformé en bien : il a fait de la croix un pont vers la vie ».
Ces mots remplis de sagesse, et le courage extrême du Saint-Père dans l’adversité, permettent d’augurer que le scandale « Vatileaks 2 » ne portera pas profondément atteinte à l’œuvre de renouveau en cours.
« Une Eglise qui commence à être inattaquable, à être crédible »
Deux figures du début du pontificat, symboliques de l’assainissement du système voulu par François, ont certes failli comme Judas, abusant de la confiance qui leur avait été accordée. Des opposants à la réforme entreprise essaient de tirer profit de ce qui ressemble à un sabordage, voulant démontrer l’impuissance du Pape à lutter contre la corruption au cœur de l’institution ecclésiale, pour le délégitimer… Cependant, à y regarder de plus près, il apparaît clairement que les documents confidentiels volés, publiés à grand renfort de publicité commerciale, sont relatifs à une phase de travail aujourd’hui dépassée, selon ce qu’a bien expliqué le Père Federico Lombardi, directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, affirmant que « la route de la bonne administration, de l’exactitude et de la transparence, continue et progresse sans incertitudes ». La gestion du patrimoine immobilier du Saint-Siège, spécialement en ce qui concerne l’attribution des appartements, fait certainement partie des problèmes soulevés que le Pape ne tardera pas à régler en priorité.
Le secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, Mgr Nunzio Galantino, proche de François, commentait cette « attaque à l’Eglise » qu’est le nouveau Vatileaks en précisant à quel point fait peur « une Eglise qui commence à être inattaquable, à être crédible aussi aux yeux des non-croyants », et que « cela fait perdre la raison à quelques-uns »…
Prions d’autant plus fort pour que l’exemple du Pape – qui vit simplement, dans 50 mètres carrés – inspire de plus en plus ceux qui l’entourent en vue d’un changement de mentalité qui seul permettra, à long terme, le succès de cette « révolution » évangélique en marche.
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Le Saint Père comme Jésus nous montre” le chemin de l’inclusion “qui pour nous est si difficile à vivre! N’exclure personne… et même” dire une belle parole” à l’occasion , garder le coeur ouvert : quelle gymnastique permanente! Mais à la fin voilà la vraie libération, le véritable épanouissement. Aidons nous à le faire.