Peut-on aujourd’hui encore trouver Dieu en Terre Sainte ?

« Tu les avais vu partir à pied, emmenés par leurs ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal » (Livre du prophète Baruc 5, 1-9)
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« Maintenir la communion avec le Pape…, coûte que coûte! »
21 janvier 2019

Notre pèlerinage d’amour au début de cette année 2019

François et Fatima Vayne

« Sion, chacun lui dit Mère, car en elle chacun est né » (Psaume 87, 5). La plupart des grands commentateurs juifs du récit biblique l’affirment : Yerushalaïm, la cité de la paix où Terre et Ciel se rejoignent, est le berceau de l’humanité. Son célèbre rocher aurait été le théâtre de l’apparition de l’homme. La tradition rapporte d’ailleurs que les ossements du premier Adam se trouvent sous le rocher du Golgotha, « le lieu du crâne » dont parle saint Jean, là où fut répandu le sang du Christ, qui s’infiltra goutte à goutte par une légère faille toujours visible, redonnant vie aux cendres du premier homme. Jérusalem, choisie de manière toute spéciale par le Créateur, est le rocher du salut, l’endroit du pardon et de la réconciliation, pour tous les descendants d’Adam. Les racines de notre être, les sources de notre existence, sont vraiment à Jérusalem, là où se trouve le trône de Dieu sur terre, au milieu de son peuple que nous sommes. Il nous fallait donc monter en pèlerinage vers la Cité de Dieu, c’était la première fois pour Fatima, afin de rendre grâce après notre mariage. Les amis qui ont permis par leurs offrandes que nous réalisions ce projet étaient sans cesse dans notre prière durant ce séjour en Terre Promise, spécialement au cœur de la Ville Sainte qui manifeste la réalité céleste et d’où jaillissent les bénédictions que le Seigneur répand sur le monde.

L’impression mystérieuse à l’arrivée, en contemplant Jérusalem, fut que nous étions de retour à la maison, chez nous, comme dans notre ville natale. Nous reprenions conscience ensemble que tout part de Jérusalem et y revient, que l’histoire de l’humanité y a débuté et s’y achèvera. Logés sous les murs de la Ville Sainte, au Patriarcat latin de Jérusalem, accueillis chaleureusement par le Père Ibrahim Shomali, Palestinien, ancien curé de Ramallah et Chancelier du Patriarcat, nous avons souhaité tout d’abord aller au Saint-Sépulcre, en fin d’après-midi, tandis que le soir tombait, traversant les rues de la Vieille ville sous une pluie fine, saisis en cette fin décembre par un froid pyrénéen. Pénétrant dans la basilique juste avant sa fermeture, nous nous sommes rendus au Golgotha et avons prié, à genoux tous les deux, avant de nous recueillir ensuite là où se tenaient les saintes femmes lors de la crucifixion, puis d’embrasser la grande pierre plate et parfumée qui servit à embaumer le corps du Christ. Entrés enfin dans le tombeau vide, ouvert pour nous par un moine orthodoxe, il nous a semblé pendant quelques secondes vivre des instants d’éternité là même où bat le cœur du monde, à la source de notre unique espérance. Fatima s’est cognée la tête contre le marbre de l’édicule en sortant, faisant rire le moine habitué à de telles situations, et sa précieuse bosse – qu’elle caressera les jours suivants avec affection – nous rappellera tout au long du pèlerinage ces premiers moments de joyeuse émotion.

Dès le lendemain matin, dimanche de la Sainte Famille, nous sommes allés saluer sœur Monika, la directrice de l’hôpital Saint-Louis de Jérusalem, qui prend soin des malades en fin de vie, chrétiens, juifs ou musulmans. Infirmière, elle tisse des liens interreligieux, avec un réseau de volontaires, autour des plus souffrants qui se préparent à naître dans l’autre vie. L’ambiance fraternelle de cet établissement est un grand signe d’unité entre les diverses communautés religieuses par ailleurs trop souvent divisées. Nous tenions ainsi à visiter les « pierres vivantes » qui sont la richesse cachée de la Ville Sainte, avant de passer l’après-midi au jardin des Oliviers et à Gethsémani, priant au cours de la messe célébrée devant le rocher de l’agonie pour que toutes nos familles soient rénovées par la grâce du sacrifice du Christ.

Le 31 décembre, très tôt nous avons couru au Saint-Sépulcre, déposer un cierge aux intentions de toutes les personnes chères à nos cœurs, geste que nous renouvellerons plusieurs fois pendant ces jours. Marchant inlassablement dans les rues de la Cité sainte, envoutés par les parfums et les couleurs, arpentant chapelet à la main la Via Crucis, parmi les groupes de pèlerins, nous étions enchantés par l’enchevêtrement d’églises, de synagogues et de mosquées, devinant que Dieu veut à tout prix nous ouvrir les uns aux autres, nous empêcher de rester fermer sur nous-mêmes. Il nous révèle à travers cette diversité, parfois déchirante, le mystère absolu de son être trinitaire, nous élevant au-delà des logiques binaires qui justifient nos conflits et nos guerres. Pendant que le muezzin appelait à la prière et que les cloches des églises sonnaient à toute volée, nous croisions par exemple un jeune juif célébrant sa Bar Mitzvah, entouré de sa famille en liesse, et un peu plus loin le cortège agité d’un enterrement musulman. Cette convivance extraordinaire est surveillée à tous les coins de rue par des soldats israéliens, armés comme jadis les parachutistes français dans la Casbah d’Alger. Nous avons été frappés par la gentillesse de la population arabe, par les sourires des femmes voilées que nous avons croisées, et un peu attristés par la sévérité des juifs orthodoxes ashkénazes, sans doute attentifs à ne pas se laisser distraire de l’essentiel par des étrangers.

Sur le Mont Sion, dans l’abbaye bénédictine de la Dormition, où l’on fait mémoire de l’Assomption de Marie, nous avons vu de nombreux visiteurs musulmans prier avec respect, puis, dehors, un rabbin d’origine sépharade né en Algérie, Moshe, a échangé avec nous près de la tombe de David, nous expliquant que, comme au temps de Noé, la foi au Dieu unique peut nous sauver d’un nouveau déluge, celui de « l’information » qui noie toute intériorité et détruit notre « temple intérieur ». Nous avons poursuivi le parcours en montant au Cénacle invoquer l’Esprit Saint, pensant à Marie et aux apôtres réunis là au jour de Pentecôte. Dans une petite salle étroite située sur le toit du Cénacle, un vieux sage juif nous a proposé de demander la paix pour le monde, ce que nous avons fait en sa compagnie, pendant qu’il allumait religieusement des bougies en notre nom. Plus loin, au Mur des Lamentations, unique vestige du mur de soutènement du second Temple juif détruit sous l’empereur romain Titus en l’an 70, nous comprenions mieux que chacun est « temple de Dieu », lui qui n’à rien à faire d’usines à prières mais veut des adorateurs en esprit et en vérité, étant partout présent au milieu de ses enfants.

Le soir, nous nous régalions de plats locaux aux saveurs orientales, falafels et houmous, lors d’un réveillon de Nouvel An improvisé, vécu entre amoureux au début de ce voyage de noces.

Pour le Jour de l’An, nous étions invités à la messe célébrée par l’Administrateur apostolique du Patriarcat latin, Mgr Pierbattista Pizzaballa, dans la concathédrale, puis au repas de fête autour de lui, auquel participaient les personnalités du diocèse. Pendant son homélie l’archevêque commenta le message du Pape pour la Journée mondiale de la paix, constatant que si – après des années de tractations réduites à néant – le conflit en Terre Sainte fait désormais partie du système de vie et de la manière de penser, il est néanmoins plus que jamais nécessaire d’encourager tous ceux qui désirent se dédier à la politique, sans renoncer à être à notre niveau des artisans de paix dans nos relations personnelles. « Nous avons tous besoin de tourner notre regard vers l’Enfant de Bethléem, afin que la force et le courage de devenir des constructeurs de notre ville puissent nous être donnés », résuma-t-il précisant que « ce sont bien les enfants qui sont capables de raviver chez les adultes le regard et l’amour qui, souvent, sont cachés au fond de nous ».

Forts de ces paroles d’espérance, nous sommes partis en voiture pour Nazareth, en Galilée, à la rencontre de la Sainte Famille, où le 2 janvier, dans la basilique de l’Annonciation, nous avons passé de longues minutes en prière devant la maison de Marie qui reçut la visite de l’ange Gabriel. Nous avons renouvelé les promesses de notre baptême et notre oui à Dieu, dans la crypte qui abrite la grotte du Fiat. Un repas partagé chez des amis connus en Italie, qui travaillent dans cette ville galiléenne, nous a permis de comprendre de l’intérieur la situation du pays et la place des chrétiens dans la société israélienne. Il nous a été donné aussi d’accéder à une grotte, à cinq mètres sous terre, vénérée depuis l’époque byzantine comme étant la maison de Joseph, située prés des vestiges de la tombe dite du Juste, découverte au XIXème siècle. Nous avons appris à cette occasion que la bonne traduction concernant le travail de Joseph serait « constructeur », dans le sens d’architecte, et non pas seulement charpentier, ce qui expliquerait les références nombreuses faites par Jésus dans l’Evangile à l’art de bâtir sur le roc, avec une pierre d’angle etc… Sachant que Charles de Foucauld a vécu trois ans à Nazareth, nous avons été dans la chapelle des clarisses, où il aimait prier, maintenant tenue par les Petits Frères de Jésus Caritas, membres de sa grande famille spirituelle. Là se fit encore plus proche la tendresse de Jésus, et intense le désir de garder son Eglise dans notre cœur, de la faire grandir par notre amour.

Après cette étape, le cap était mis vers Cana, puis le lac de Tibériade et Capharnaüm. Dans la petite église qui fait mémoire du premier miracle accompli par Jésus au cours d’un repas de noces – l’eau changée en vin – nous avons porté tous les couples amis devant le Seigneur, demandant pour chacun d’eux une grâce spéciale. À Tabgha, sur les bords encore sauvages du lac de Tibériade, lieu de la multiplication des pains et des poissons, nous avons senti la présence actuelle du Christ en regardant voguer une barque de pêcheurs, comme si le paysage n’avait pas bougé depuis 2000 ans. Près des ruines de la synagogue de Capharnaüm, le discours du Seigneur sur le pain de vie, prononcé en ces lieux, résonnait en nous et ravivait notre faim du sacrement eucharistique : « Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts… Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde » (Jean, 6).

De retour à Jérusalem, en longeant la verdoyante vallée du Jourdain, passant par Jéricho – où Jésus rencontra le publicain Zachée – nous avions encore trois jours de pèlerinage prévus, et de belles rencontres au programme. Le 4 janvier au matin, des amis nous mirent en relation avec un rabbin, Ron, très engagé au service de la paix. Il nous montra comment, depuis l’échec du processus de paix dans la région, il y a environ 20 ans, des groupes œuvrent sur le terrain, parmi les éducateurs et les travailleurs sociaux en particulier, en faveur du dialogue, mettant en valeur ce que les deux peuples et les trois religions ont en commun, cherchant à se libérer de certains concepts radicaux pour apprendre à vivre ensemble. Le vendredi soir, pour le shabbat, nous avions la chance de participer à l’office dans une synagogue, avec Benedetto, un ami diacre du Vicariat Saint Jacques pour les catholiques de langue hébraïque. Le chant du Cantique des Cantiques, puis la prière du psaume 29 que nous avons récité en nous tournant vers l’Orient – « Je t’exalte, mon Dieu, qui m’a relevé » – l’homélie de la rabbine et l’intercession pour les morts de l’année, constituèrent une expérience spirituelle totalement nouvelle de communion avec nos frères aînés juifs, dont nous connaissons si peu la tradition qui est pourtant à la source de notre foi. L’amour si fort et puissant de ce peuple ne peut que toucher le cœur de Dieu et attirer sa miséricorde sur le monde entier, avons-nous pensé.

La rabbine, Tamar, et son mari, Joseph, nous ont accueillis plus tard pour le repas du shabbat, dans leur famille, avec leurs enfants, où nous avons assisté à la bénédiction du vin et du pain, comme dans le récit de l’institution de l’Eucharistie rapporté par saint Luc, dans un climat exemplaire de douceur et de paix. Nous avons admiré le dessin d’une des enfants, la seconde, accroché sur le mur de la cuisine, représentant le songe de Jacob qui se déroula sur le Mont Moriah, le rocher de Jérusalem, site du sacrifice d’Isaac, son père. Fils d’Isaac et petit-fils d’Abraham, Jacob eut la vision d’une échelle qui représente la prière, les anges portant les suppliques des hommes jusqu’à Dieu. Les juifs y ont vu la promesse de la construction du Temple, sur ce même lieu, et nous, chrétiens, y discernons un message prophétique concernant la croix dressée sur le Golgotha, unissant le Ciel et la Terre. Ce pèlerinage en Terre Sainte nous a ainsi permis de revisiter la Bible à travers des personnes concrètes pour qui l’Ecriture Sainte, Parole vivante, est une intarissable source de vie.

La veille de l’Epiphanie, nous sommes allés à Bethléem, dans l’Etat de Palestine, assistant à l’entrée officielle du Custode dans la basilique de la Nativité pour l’occasion. Après une longue attente avec des pèlerins de toutes les nations, cheminant patiemment vers la grotte pendant deux heures au moins, nous sommes descendus, pressés les uns contre les autres, jusqu’au lieu marqué par une étoile d’argent, où naquit l’Enfant Jésus, installé ensuite dans une mangeoire. Il nous est clairement apparu alors que notre mission de chrétiens est de faire toujours davantage de l’Eglise une famille d’amour, à l’image de celle que les bergers et les mages ont contemplé à Bethléem. Près de la basilique, une communauté religieuse s’occupe d’enfants avec un handicap, abandonnés par leurs parents pour la plupart. Nous y sommes allés, sollicités par un volontaire italien qui y travaille bénévolement. Les moments passés avec la petite Myriam sont inoubliables, son sourire en particulier continue de nous habiter, et nous espérons beaucoup retourner dans cette maison animée par la Famille religieuse du Verbe Incarné pour offrir un peu de notre temps. Dans l’après-midi nous avons passé de beaux moments avec des amis de divers pays qui vivent à Bethléem, en particulier une infirmière brésilienne venue en mission sur ce territoire meurtri, coupé du monde par un scandaleux Mur de séparation qui rend toute communication très difficile.

Jérusalem étant toute proche de Bethléem, nous y sommes retournés les deux derniers jours, d’abord pour nous rendre au Lithostropos, la place pavée où Jésus comparut devant Ponce Pilate, puis au Dominus flevit, sur le Mont des Oliviers, où le Christ pleura en regardant Jérusalem, et enfin sur la tombe de Marie, tenue avec une grande vénération par les orthodoxes. En ces trois lieux nous étions à nouveau très proches du Seigneur et de sa Mère, avant de passer une nuit entière au Saint-Sépulcre, avec une dizaine de pèlerins volontaires enfermés dans la basilique. Il faisait très froid ce soir-là, un vent glacial soufflait sur la Ville sainte. Nous avons prié longtemps tous les deux dans le tombeau vide, les mains étendues sur le marbre, intercédant pour nos ancêtres et nos descendants, pour tous nos proches, pour ceux qui souffrent, pour les personnes prisonnières de l’avoir et du matérialisme. La lumière du Ressuscité nous enveloppait, dans le silence et le recueillement. Ce furent des heures bouleversantes, pendant lesquelles nous avons relu et médité les récits évangéliques de la résurrection. Les moines arméniens et grecs-orthodoxes, ainsi que les frères franciscains, s’activaient pour nettoyer le lieu saint dont ils ont la garde, réalimentant les lampes à huile en les faisant descendre à l’aide de poulies. Au petit matin une magnifique célébration organisée face à l’édicule nous a émerveillés, il s’agissait du Noël orthodoxe, fêté le 7 janvier.

Le dernier jour nous étions d’abord à l’École biblique, construite sur les lieux du martyre de saint Etienne, reçus par notre ami dominicain Jean-Jacques, qui nous invita à déjeuner avant de nous faire voir les trésors de cet établissement qu’il dirige : manuscrits anciens et pièces archéologiques inestimables, qui aident à mieux entrer dans l’histoire sainte du Peuple de Dieu. À deux pas de l’École biblique, les protestants ont leur Saint-Sépulcre, très fréquenté, qu’ils considèrent comme historique. Dans l’après-midi nous nous sommes dirigés vers la piscine de Bethesda, dite probatique, dont les eaux servaient aux rites de purification du Temple, là où Jésus, un jour de sabbat, guérit un homme malade depuis trente-huit ans. Peter, un « Père blanc » âgé, Missionnaire d’Afrique, en charge du lieu, chanta le Panis Angelicus avec nous dans l’église Sainte-Anne, toute proche, nous bénit avec tendresse et nous proposa d’aller dans la crypte, située sur le lieu de la maison d’Anne et Joachim, où est née la Vierge Marie, l’Immaculée. Ce fut une belle surprise de découvrir ce sanctuaire marial discret, comme enfoui, et de pouvoir y renouveler avec simplicité notre consécration à l’Immaculée.

Avant de quitter Jérusalem il nous restait à visiter Saint-Pierre en Gallicante, où Jean-Daniel, un ami assomptionniste, grand témoin des pèlerinages en Terre Sainte, nous attendait. Les escaliers que Jésus a empruntés en sortant du Cénacle, pour aller à Gethsémani, sont bien visibles. C’est là, sur le Mont Sion, que le Seigneur prononça sa prière pour l’unité, après le repas du Jeudi Saint. À l’initiative du mouvement des Focolari, un centre de dialogue interreligieux s’élèvera prochainement sur un terrain jouxtant cette « scaletta », à deux pas de l’église édifiée à l’emplacement du Palais de Caïphe, où Jésus fut jugé en hâte par les grands prêtres juifs avant d’être conduit devant Pilate.

Nous rentrons à Rome ravis par la Ville Sainte et le pays de Jésus, où Dieu se laisse trouver maintenant encore, nous révélant – à travers la diversité des appartenances religieuses – la profondeur insondable de son Être : Il Est, au-delà de tout ritualisme et de toute appropriation de son Nom. La Terre Sainte donne une leçon d’humilité aux différentes Eglises et aux religions qui se réclament d’Abraham et de sa descendance. Ce « grand bazar » dans tous les sens du terme, cette pluralité, oblige ceux que tout semble opposer à tenter de vivre ensemble en paix malgré les divisions, à tendre passionnément vers l’unité. Voilà le principal défi qui nous est lancé depuis la capitale spirituelle du monde. De plus, là-bas, l’histoire authentique qui se lit à cinq mètres de profondeur – sur des sites présumés qui parfois se contredisent – fait surgir des entrailles de la terre un message d’une intensité actuelle surprenante. La vérité d’hier parle au cœur aujourd’hui de façon extrêmement vivante. Ce raccourci fantastique nous éveille à l’éternité qui se joue de l’espace et du temps, Dieu choisissant de nous rejoindre dans l’instant présent. Il ne veut pas que nous soyons des adorateurs de pierres, il souhaite seulement que nous croyons en lui et que nous puissions le rencontrer dans le cœur des gens. Enfin la disproportion entre la petitesse du territoire par rapport à la portée universelle du message nous dit que notre vie aussi a une dimension plus grande que nous le pensons, la petite Terre Sainte qu’est notre histoire sainte personnelle engage l’humanité entière, chaque acte que nous posons fait pencher d’un côté ou de l’autre la balance du monde : rien n’est petit de ce qui est fait par amour.

F+F

5 Comments

  1. Bernadette Delorme dit :

    Merci à chacun de ce beau partage : votre récit nous transmet vraiment votre expérience , vous nous laissez le sentiment d’y être allés nous aussi .Nous gardons dans le coeur cette réalité si vivante et actuelle
    .

  2. couteau philippe dit :

    dans ce récit “Bike ” à reconnu le père Jean Daniel Gullung qui avait conduit son premier pèlerinage en TS en 78 !elle est ravie que vous soyez amis avec lui

  3. Claire Rose dit :

    Témoignage bouleversant d’amour, de foi et de simplicité, Jérusalem la source du Grand Tout… J’espère la rencontrer un jour moi aussi. Merci François et Fatima

  4. Anne- Marie Meunier dit :

    Nous vous suivions par le cœur durant tous ces jours et ce partage nous bouleverse…Que de belles rencontres de toutes sortes et de sagesse , comme chez le rabbin qui parle du” déluge d’ informations” qui nous guette!
    En le relisant souvent nous refaisons le voyage avec vous, et vous disons merci et belle année à tous deux.
    Anne- Marie.

  5. Solène dit :

    C’est un magnifique témoignage vibrant d’amour et de foi. Merci François de nous faire partager ces moments uniques de rencontre intime avec Dieu. Que le Seigneur vous bénisse toi et Fatima.

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