Un amour qui guérit, pardonne, relève et soigne

« Partout où il y a une personne, l’Église est appelée à la rejoindre pour lui apporter la joie de l’Évangile… »
8 décembre 2015
Soyons des hommes et des femmes d’espérance !
17 décembre 2015

Chers lecteurs de ce blog, voici mon témoignage de vie, donné à Chabeuil, dans la Drôme, le 22 novembre 2015, en la fête du Christ Roi, à l’occasion de la profession perpétuelle de mon amie Sœur Marie-Cécile Gendrot, après la messe présidée par Mgr Maurice Gardès, archevêque d’Auch.Chers amis, c’est un bonheur profond pour moi d’être avec vous en cette fête du Christ Roi, à Chabeuil, dans cette maison familiale, « Nazareth », où j’ai eu la grâce d’accompagner mon parrain « coopérateur », Maurice Crespin, quand j’avais une douzaine d’années. Je vivais à l’époque en Algérie, et c’est lors de vacances en France, à Marseille, que mon parrain m’a fait connaître ce lieu de retraite qui m’est devenu familier au long des années. C’est ici que j’ai vraiment rencontré Notre Seigneur, en faisant très jeune les Exercices de saint Ignace. Je me souviens qu’en lisant le récit de la rencontre des disciples avec le Ressuscité au bord du lac de Tibériade, j’ai senti l’odeur du poisson que faisait griller Jésus pour manger avec ses amis (peut-être que c’était l’odeur de la cuisine des sœurs ?). C’est en tout cas à Chabeuil que j’ai reçu l’appel, dans mon cœur, à être contemporain de l’Evangile pour chercher à le vivre aujourd’hui comme les premiers chrétiens l’ont vécu, radicalement.
Dans la joie de retrouver cette maison « Nazareth » et la communauté qui en est l’âme, je remercie le Supérieur Général des religieux Coopérateurs Paroissiaux du Christ Roi, le Père Philippe Barbier, de m’avoir invité à donner mon témoignage, dans la perspective désormais proche de l’Année Sainte de la Miséricorde. Le Père Barbier m’avait d’abord annoncé que sœur Marie-Cécile ferait ses vœux perpétuels ce 22 novembre, avant de me demander d’intervenir pendant cette journée. Il voulait m’associer de plus près à l’évènement, sachant l’amitié que me lie à notre sœur, et de cela, cher Père, je vous suis vraiment reconnaissant. En effet Cécile, avant d’être sœur Marie-Cécile, est pour toute ma famille une preuve vivante de l’amour de Dieu, spécialement pour l’aîné de nos cinq enfants, Vincent-Marie, actuellement séminariste à Rome, ici présent. J’ai connu Cécile sur un bateau qui nous menait en pèlerinage vers Rome au départ de Marseille, en octobre 2002, moins de deux mois après la consécration du monde à la miséricorde divine faite par Jean-Paul II à Cracovie, au sanctuaire de Lagiewniki où repose sainte Faustine (le 17 août 2002). Cécile Gendrot m’a associé à son extraordinaire chemin de foi, me permettant de l’accompagner à toutes les étapes : sa bouleversante rencontre personnelle avec le Christ, sa confirmation où Vincent-Marie et ma maman représentaient notre famille, son discernement vocationnel avec les sœurs à Chabeuil, puis ses premiers pas dans la vie religieuse le 8 décembre 2007 – au début de l’année marquant le 150ème anniversaire du dogme de l’Immaculée Conception – et bien entendu les années suivantes, au cours desquelles il m’a été donné de la revoir et de louer le Seigneur pour son œuvre en notre sœur. Sœur Marie-Cécile est à mes yeux vraiment témoin de la miséricorde divine, cet « amour qui guérit, pardonne, relève et soigne », thème qui m’a été proposé de développer devant vous à travers mon expérience d’homme et de journaliste.
Je suis persuadé que si j’ai pu renaître, à la suite de certaines épreuves familiales et professionnelles, c’est certainement à la prière de sœur Marie-Cécile que nous le devons. Je me souviens que lorsqu’elle m’a appelé au téléphone à Lourdes pour me dire la date de son premier engagement, avec la mère de mes enfants nous vivions le drame de la séparation, après 22 ans de mariage. L’intercession de notre amie fut et demeure précieuse pour toute ma famille. « L’Eglise se renouvelle avec la prière et la sainteté quotidienne de chaque baptisé », selon ce qu’a dit le Pape au peuple rassemblé place Saint-Pierre le 8 novembre dernier, en commentant le scandale des fuites de documents réservés.
Ce que je vais vous dire est donc aussi une action de grâce pour la façon dont Dieu nous conduit et nous renouvelle, par le moyen de la solidarité spirituelle avec nos amis de la terre et du Ciel, dans la communion des saints. « Annonce tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde », dit Jésus au possédé de Gérasa qu’il vient de libérer (Marc 5,19). Comme lui nous avons tous le devoir de témoigner des merveilles de la miséricorde dans nos vies, qui transforme nos ténèbres en lumière.
Après 26 ans dans la communication au sanctuaire de Lourdes, je travaille comme journaliste à Rome, au Vatican, en tant que directeur de la communication d’une Institution pontificale, l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Si ma mission est directement liée au soutien des chrétiens de Terre Sainte et du Moyen-Orient, je suis en même temps aux premières loges pour observer les faits et gestes du Saint-Père, mon bureau étant à quelques mètres de la place Saint-Pierre. En marchant dans les pas du pape François je vous dirai ce que je retiens de son enseignement et en quoi, avant de changer le monde, il peut changer notre manière d’être et de vivre. Cependant, en m’appuyant sur Misericordiae Vultus, la bulle d’indiction du Jubilé, il me faut auparavant vous raconter ce que Dieu a fait pour moi, de l’Algérie, mon pays natal, à Lourdes, et puis à Rome où mon regard est tourné maintenant vers Jérusalem.

De l’Algérie à Lourdes, puis à Rome, vers Jérusalem

Je suis né « de père inconnu », un mois après l’indépendance de l’Algérie. La jeune femme d’alors, ma maman, qui a eu le courage de garder son enfant dans ces circonstances, était portée par une foi profonde. J’ai été baptisé, et confirmé, dans la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Alger. Pour ma famille, implantée au pays de saint Augustin depuis six générations, la fin de la guerre d’Algérie c’était quelque chose comme « l’apocalypse », la fin d’un monde, « autant en emporte le vent »… Jusque vers l’âge de 17 ans, j’ai grandi dans la communauté chrétienne de l’Algérie indépendante, une communauté restreinte, très vivante, et entièrement tournée vers les pauvres et les malades, dans un océan musulman où nous avons expérimenté la fraternité universelle. Il me faudra écrire un livre un jour, mais je n’évoquerai cet après-midi, que deux souvenirs.
D’abord Frère Luc, de Tibharine, a beaucoup marqué ma mémoire. Moine trappiste et médecin, il passait son temps à recevoir, à écouter et à soigner des musulmans. Je revois ses pieds nus, dans ses sandales de corde, en plein hiver. Nous allions à Tibharine régulièrement, et les gestes du Frère Luc étaient déjà, bien loin de Lourdes, les gestes que j’ai retrouvés plus tard au service des personnes malades dans le sanctuaire marial pyrénéen. Frère Luc est mort martyr, agneau égorgé avec six de ses frères, comme vous le savez. Cette Eglise des premiers chrétiens et des martyrs, cette Eglise-Famille, m’a permis de découvrir « le visage de la miséricorde du Père » (Misericordiae Vultus), l’amour immense de Dieu pour moi.
Autre image dans ma mémoire, celle de ma grand-mère Yvonne. Elle sillonnait la ville et la campagne, dans sa vieille R4, pour aller visiter tous les blessés de la vie au nom de la conférence Saint-Vincent de Paul. Elle allait à la rencontre de chacun en offrant la bonté et la tendresse de Dieu (Misericordiae Vultus n°5). Nous l’accompagnions avec ma petite cousine Claire, quand il n’y avait pas classe, et un jour nous lui avons dit du haut de nos 7 ou 8 ans : «Grand maman, quand on sera vieux, tu viendras aussi nous voir chez les petites Sœurs des pauvres ?». Il nous semblait que l’amour qu’elle incarnait pour nous ne pouvait pas mourir. J’ai su plus tard que, quelques semaines avant l’indépendance, elle – qui était passionnément favorable à l’Algérie française – avait volé au secours d’un voisin musulman atteint de sept balles dans le dos, tirées par l’OAS. La famille de la victime avait ensuite annoncé la mort de cet homme, mais au matin de l’indépendance c’est lui qui est venu sonner à la porte, nous disant : « Je suis le chef FLN du quartier, restez, nous allons construire une Algérie nouvelle tous ensemble ! ». Il avait été soigné clandestinement et les sept balles qu’il avait reçues ont fait couler symboliquement pour nous sept sources d’espérance, grâce au simple témoignage chrétien de ma grand-mère. Si je vous dis cela, c’est simplement parce que je crois que la relève qui nous fait parfois souci, elle est déjà dans le regard des petits qui observent ce que nous faisons de meilleur. Du témoignage miséricordieux quotidien des coopérateurs et coopératrices, par exemple, viendront certainement de nombreux serviteurs de l’Evangile, amoureux de l’Eglise. Nous devrions élever un monument à ce titre en l’honneur des grands-parents.
Arrivé en France, pour passer le baccalauréat, et continuer mes études, j’ai trouvé dans le cadre de l’Hospitalité diocésaine de Marseille l’occasion concrète de servir les autres, et je crois pouvoir vous confier sans tricher que là se situe un tournant important de ma vie. Notre histoire d’amitié avec le Christ est un long chemin jalonné de rendez-vous fixés par lui et auxquels nous aurons été plus ou moins fidèles. Un de ces rendez-vous aura été pour moi la rencontre avec Pascal, un jeune handicapé que j’accompagnais en pèlerinage. Il devait avoir alors mon âge, 18 ans. Je m’étais mis à genoux derrière son fauteuil au moment du passage du Saint-Sacrement, à Lourdes, lors de la procession l’après-midi. Et je me suis entendu dire : « Seigneur, fais quelque chose, guéris-le, et prends-moi, si tu veux, à sa place ». Réalisant avec quelque effroi la prière que je venais de faire, j’ai aussitôt espéré que le Seigneur n’ait pas entendu… Mais quelques années plus tard, devenu journaliste, d’une façon très inattendue, au Journal de la Grotte, je me suis demandé si Dieu n’avait pas exaucé ma prière en me prenant, oui, mais heureusement pas comme je le lui avais follement demandé. Sous le regard miséricordieux du Père, je m’étais laissé toucher au cœur (Misericordiae Vultus n°19), et ma vie allait s’en trouver nouvellement orientée.
C’est ainsi qu’après mes études de journalisme, le rédacteur en chef d’un hebdomadaire – France Catholique – où j’étais stagiaire, me poussa à téléphoner au directeur du Journal de la Grotte qui cherchait à être épaulé. J’étais marié, nous avions un petit garçon de six mois, Vincent-Marie, et je me voyais plutôt travailler dans un « vrai » journal, « sérieux », qui parle de politique, et de toutes ces choses importantes dont l’actualité nous berce et parfois nous tanne. Je devais d’ailleurs intégrer quelques mois plus tard la rédaction du Dauphiné Libéré. Le chapelain de Lourdes qui me reçut avec enthousiasme au début de l’Année mariale 1987-1988 me pressa de donner une année à Lourdes, un peu comme si nous étions allés en coopération en Afrique. L’année à Lourdes, qui a duré 26 ans, plus d’un quart de siècle, m’a vu passer très rapidement de l’âge de 24 ans à l’âge de 50 ans. Je ne me suis pas « habitué », tout a été toujours pour moi comme si cela venait d’être.
Il est impossible de s’habituer à Lourdes. La nouveauté y est permanente, et fraîche comme l’eau de la source. Permanent aussi l’émerveillement devant l’abondance des grâces dans un cœur de pèlerin, et c’est si vrai que je voudrais pouvoir écrire un ouvrage sur chaque personne que j’y ai rencontrée.
La première rencontre dont je voudrais vous parler s’est déroulée en hiver, avec un père de famille de cinq enfants, Jacques, qui me demanda de l’accompagner aux piscines. Il venait d’apprendre qu’il était atteint d’un cancer. Pendant que deux hospitaliers lui présentaient la statue de Marie pour qu’il l’embrasse, au moment du bain dans l’eau de la piscine, j’étais discrètement un peu en arrière, attendant que Jacques ressorte. Et j’ai été le témoin bouleversé de cette prière que Jacques a adressée à la Mère de Dieu : «Je ne te demande pas la guérison, mais la force de m’unir aux souffrances de ton Fils». Inutile de vous dire que j’ai fondu en larmes, autant que possible sans que Jacques ne me voie.
Quand on me demande si j’ai assisté à un miracle de Lourdes, il m’arrive souvent de parler de Jacques, qui est parti pour le Royaume de Dieu peu de temps après son passage aux piscines. C’est cette valeur inestimable de l’union au Christ souffrant et glorifié que nous sommes sans doute appelés à faire découvrir aux plus jeunes. C’est le véritable trésor de Lourdes et de l’Eglise. Il n’y en a pas d’autre. « Lourdes, où s’accomplit le salut du monde », comme titrait avec bonheur et probablement un peu de lumineuse inconscience, un grand quotidien français du matin. Nous sommes appelés, comme la Mère du Crucifié Ressuscité, à entrer dans le mystère de la miséricorde « en participant intimement au mystère de son amour » (Misericordiae Vultus n°24).
Deuxième rencontre, il y a quelques années à Lourdes, celle d’une très jeune fille aveugle, en fauteuil roulant, qui semblait coupée du monde et incapable de relation. J’ai plié les genoux, j’ai pris la main de la jeune fille, et j’ai essayé de lui parler, lui posant des questions. Elle me répondait en pressant ma main avec ses doigts, comprenant très bien tout ce que je disais sans pouvoir parler. Catherine, c’est son prénom, m’a promis de prier chaque jour pour l’équipe de Lourdes Magazine dont j’étais le directeur et pour tous les lecteurs. Au contraire de l’ordre mondain, c’est sur le point le plus fragile, en apparence le plus vulnérable, que tient la pyramide inversée du peuple de Dieu qu’est l’Eglise. « C’est dans chacun de ces « plus petits » que le Christ est présent. Sa chair devient à nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin » (Misericordiae Vultus n°15).
Je peux affirmer que la prière de cette jeune aveugle handicapée m’a porté, et que la chaleur de sa petite main dans la mienne m’a donné l’énergie pour ne pas déserter le poste que Dieu m’avait assigné, malgré parfois l’impression d’être au front, sous la mitraille, dans des combats spirituels et des tempêtes intérieures où tout vacille, même la foi.
Nous n’avons en effet pas été épargnés dans notre famille, frappés de plein fouet par le mal, mais nous avons cherché à vivre l’inconcevable avec Marie au pied de la Croix, ayant spécialement recours au sacrement du pardon. Mon confesseur, le Père André Cabes, recteur du sanctuaire de Lourdes depuis le 1er octobre dernier, ne m’a jamais lâché. Les dernières années à Lourdes ont été marquées par les souffrances de la séparation du couple que nous avions formé, puis par les déchirements du divorce, et par la perte de mon emploi à l’âge où il est presque impossible de retrouver du travail. La déclaration de nullité de mariage par l’Eglise, il y a trois ans, en octobre 2012, puis un rebondissement professionnel au Vatican avec le Pape François, m’ont ouvert un nouvel horizon. Dans toute cette aventure professionnelle et familiale vous devinez à quel point nous avons pu expérimenter « un amour qui guérit, pardonne, relève et soigne ».
Je ne peux qu’en témoigner de manière succincte, simplement, avec pudeur et réalisme, tandis que l’histoire continue de s’écrire, pour la gloire de Dieu. « Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des occasions de miséricorde » soulignait le Saint-Père pendant l’homélie de clôture du récent Synode consacré à la famille, affirmant sur le ton des prophètes : « Aujourd’hui est un temps de miséricorde ». Il commentait notamment le passage de l’Evangile où le Christ admire la foi du mendiant aveugle Bartimée après lui avoir rendu la vue, montrant comment le Seigneur écoute nos besoins et « croit en nous beaucoup plus que nous croyons en nous-mêmes ». Il croit en nous et il voit loin.
De mon père terrestre je n’ai reçu qu’une image quand j’étais enfant, une photo de Charles de Foucauld où il avait écrit : « Il te protègera et t’aimera pour moi ». Avant de quitter Lourdes, j’ai eu la surprise d’ouvrir un mail qui venait de mes quatre frères et sœurs, les enfants de mon père, que je ne connaissais pas. Ils avaient appris mon existence par une cousine, après la mort de leur mère, et ils souhaitaient me rencontrer. Cela avait quelque chose de biblique qui rappelait l’histoire de Joseph dans la Génèse (au chapitre 45). Nous nous sommes retrouvés devant la Grotte où je travaillais encore comme directeur de la communication du sanctuaire marial international. Ils ont voulu embrasser ma mère et la remercier pour toutes ces années de discrétion où elle avait cherché à protéger leur famille et l’image de notre père. Ce grand miracle de la miséricorde divine a des résonnances bibliques : « le Seigneur guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures » (Psaume 146, 3-6), cité par François dans Misericordiae Vultus. « En bref, la miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon », dit le Pape dans Misericordiae Vultus (n°6).
La joie d’être reconnu et aimé par mes frères et sœurs, que je n’osais pas imaginer accueillir un jour, est advenue au cours de l’été 2012, peu avant la destruction de Lourdes Magazine et la perte de mon emploi, alors que j’avais encore la garde de mes deux plus jeunes enfants. Il m’a fallu faire un pas dans la foi, d’autant que c’était à la veille de l’Année de la foi : j’ai donc changé de bateau, sans pour autant changer de cap…
Je crois plus largement que nous ne recevons jamais une grande grâce qui ne soit précédée du signe de la croix, signe que « la miséricorde est la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant » (Misericordiae Vultus n°9). Rien n’est plus important que de garder fermement cette conviction au cœur : ce n’est pas l’observance de la loi qui nous sauve, mais la foi en Jésus-Christ. « La justice de Dieu est son pardon » souligne aussi le Pape dans Misericordiae Vultus (n°20), en citant le psaume 50.

Sur les pas du Pape François

Providentiellement et progressivement arraché au chômage pour travailler à Rome, d’abord au service des pèlerinages italiens, puis dans une Institution pontificale tournée vers Jérusalem et la Terre Sainte, je me suis vite rendu compte que mon nouveau bureau près de la place Saint-Pierre est situé à deux pas du sanctuaire de la miséricorde divine, église où je m’étais justement solennellement consacré à la miséricorde le 13 novembre 2004, à la suite du voyage de Jean-Paul II à Lourdes, en pleine tourmente familiale. M’apercevant de l’effet de cette consécration, dix ans après, le refrain du psaume est monté dans mon cœur, ce psaume de la miséricorde (Psaume 135) que Jésus lui-même a prié : « Eternel est son amour ». Les évènements de notre vie sont accompagnés par Dieu, qui nous sauve, comme dans la Bible. Notre vie est une histoire sainte où tout s’inscrit dans le mystère éternel de cet amour qui vient nous chercher, c’est pourquoi le Pape nous propose, dans Misericordiae Vultus, de prendre pour refrain de notre prière quotidienne de louange : « Eternel est son amour » (Misericordiae Vultus n°7).
Dès mon arrivée à Rome j’ai vécu la renonciation humble et courageuse de Benoît XVI, suivie de l’élection de François. Mon blog régulier – francois-vayne.com – raconte les trois années de ce pontificat, dont la prochaine grande étape s’ouvre le 8 décembre avec l’Année de la Miséricorde. « Nous confierons la vie de l’Eglise, l’humanité entière et tout le cosmos à la Seigneurie du Christ, pour qu’il répande sa miséricorde telle la rosée du matin, pour une histoire féconde à construire moyennant l’engagement de tous au service de notre proche avenir », écrit le Pape dans Misericordiae Vultus (n°5).

La dynamique du Jubilé dans l’élan du Synode

Il est clair que cet appel à la miséricorde brise les schémas traditionnels, et ce Jubilé ne ressemblera à aucun autre. Démarrant juste après le Synode sur la famille, et se terminant le 20 novembre 2016, en la fête du Christ Roi, à quelques jours des 80 ans de François, il ne s’inscrit pas dans le rythme habituel d’une échéance de 25 ans, et semble répondre à une urgence liée à l’actuel pontificat réformateur, dans le contexte d’une « guerre mondiale par petits morceaux » selon l’expression du Pape. « Miséricordieux comme le Père » (Luc 6,36) sera la devise de l’Année Sainte qu’il a voulu, dix ans en avance par rapport au Jubilé prévu, parce que le temps se fait court. Nous vivons des temps d’apocalypse, « la tempête ne fait que commencer » comme l’ont dit les commanditaires des massacres de Paris il y a quelques jours, le 13 novembre (10 ans jour pour jour après la béatification de Charles de Foucauld qui espérait tant la conversion des musulmans, leur évangélisation que la République laïque et obligatoire a empêché, par idéologie antichrétienne).
Que veut le Saint-Père exactement, quel est son programme? Il l’a dit quatre jours à peine après son élection. Je me souviens, lors de son premier Angélus, le 17 mars 2013, depuis la fenêtre du palais apostolique, il évoquait un livre du cardinal Kasper : « Ces jours-ci, j’ai pu lire un livre d’un cardinal – le cardinal Kasper, un théologien très bien, un bon théologien – sur la miséricorde. Ce livre m’a fait tant de bien, mais ne croyez pas que je fais de la publicité pour les livres de mes cardinaux ! Ce n’est pas cela ! Il m’a fait tant de bien, tant de bien … Le cardinal Kasper disait que faire l’expérience de la miséricorde change tout. C’est la plus belle parole que nous puissions entendre : elle change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Il nous faut bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a tant de patience … Rappelons-nous du prophète Isaïe, qui affirmait que même si nos péchés étaient rouges comme l’écarlate, l’amour de Dieu les rendrait blancs comme la neige. C’est beau, la miséricorde ! ». Et le nouveau pape nous disait ensuite qu’à peine nommé évêque, en 1992, la statue de la Vierge de Fatima était arrivée à Buenos Aires et qu’à cette occasion une grande messe pour les malades avait été célébrée, au cours de laquelle une femme âgée lui fit mieux comprendre que « si le Seigneur ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait pas »… La référence au cardinal Kasper, la miséricorde ou le triomphe de l’amour dans les drames de l’histoire selon ce que la Vierge est venu dire à Fatima : tout le pontificat était annoncé dans ces quelques mots, et le Synode sur la famille en a été, sur deux ans, la parfaite illustration. « Faire nôtres les paroles de Jésus et surtout imiter son cœur » est la consigne donnée par le Pape aux membres du Synode qui sont de retour dans leurs diocèses, aux quatre coins du monde.
Le Pape veut nous faire découvrir ou mieux comprendre que la miséricorde n’est pas à côté de la doctrine, mais qu’elle en est le cœur, au-delà de la loi, comme il l’a développé dans Misericordiae Vultus (n°20 et n°21).
Fidèle à sa devise « Miserando atque eligendo », dont nous allons bientôt parler, le pape veut rendre en tout hommage à la miséricorde divine, qui est au cœur des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, le trésor offert à tous en cette maison de Chabeuil. « Le Seigneur ne se fatigue jamais de pardonner : jamais ! C’est nous qui nous fatiguons de lui demander pardon. Demandons la grâce de ne pas nous fatiguer de demander pardon, parce que lui jamais ne se fatigue de pardonner », répète François avec patience.
« Accompagner, discerner, intégrer » sont les trois mots-clés qui seront déclinés dans les paroisses et communautés au cours de l’Année Sainte de la miséricorde, prochaine étape du grand chantier d’évangélisation mis en œuvre sous l’impulsion du pape jésuite. Il nous incite en quelque sorte à vivre à grande échelle les « Exercices » de son maître spirituel, saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, ces Exercices basés sur le discernement des situations diverses. Dans le monde complexe où nous vivons, tandis que les temps changent, l’Eglise se fait ainsi plus proche de la vie réelle et de la fragilité des familles en crise, évitant d’enfermer les réalités humaines dans la logique « ou blanc ou noir ».
« La vérité est comme une montagne : nous ne devons pas l’abaisser, mais aider toutes les personnes à monter », comme nous expliquait clairement un pasteur de terrain proche de François, le cardinal Eduardo Menichelli, archevêque d’Ancône, en sortant du Synode.
C’est donc l’Eglise universelle qui est déjà comme revitalisée par l’assemblée synodale dont les propositions pastorales ouvrent un chemin nouveau pour les familles du « peuple saint de Dieu répandu dans le monde entier », selon l’expression du Saint-Père. François indique que Dieu « veut faire synode avec nous », c’est-à-dire « marcher avec nous », et que son « rêve » de toujours à toujours consiste à « former un peuple », « une famille de familles » où tous ont leur place, y compris les « irréguliers », « l’aveugle et le boiteux », mais aussi « la femme enceinte et la jeune accouchée », selon la célèbre prophétie de Jérémie (31, 8).
Nous sommes loin avec lui d’une Eglise autoréférentielle, fermée sur elle-même. François, se définissant comme l’évêque de Rome d’abord, montre que l’universalité n’est pas une abstraction, mais qu’elle se vit dans la communion des réalités locales, expressions concrètes du Corps du Christ. « Cheminer, édifier, confesser » : il reprend les termes de saint Ignace dans son autobiographie spirituelle, connue sous le nom de « journal du pèlerin », où l’Eglise apparaît comme d’abord « en chemin ».
Ces trois premières années avec le pape François mettent donc en valeur un style de communication ouvert et missionnaire, tourné vers tous les hommes, et une conception de l’Eglise comme peuple de Dieu en marche, vivant une communion concrète, loin de tout juridisme sociologique, selon ce que le Concile a voulu dire dans la Constitution dogmatique Lumen gentium. « Le peuple a la boussole dans le cœur, c’est le Saint Esprit », dit François, pasteur qui guide son peuple en lui faisant confiance !
Présentant au monde la figure du Père céleste glorieux dans sa miséricorde, il nous demande, à nous « saint peuple de Dieu » comme il dit, de promouvoir la fraternité pour vaincre la « pauvreté relationnelle » qui frappe notre société mondialisée, sans nous fermer sur le passé car « l’homme peut se convertir et il ne faut jamais se désespérer de changer de vie ». Le service est l’âme de cette fraternité qui construit la paix. Voilà pour le programme.

Le Pape, par sa manière d’être, nous donne l’exemple

Pour la méthode, regardons la manière d’être de ce Pape inclassable et puisons à ses sources. Suivons son exemple. Il nous entraîne à nous laisser regarder par le Christ, comme Matthieu le publicain, le collecteur d’impôts devenu l’un des Douze. La miséricorde – qui nous donne la certitude que personne n’est jamais perdu aux yeux de Dieu – est comme le fil d’or de la vie de François, depuis qu’il a intérieurement croisé le regard du Christ et entendu l’appel à le suivre. C’était un 21 septembre, fête de saint Matthieu. L’Evangile de Matthieu est le seul à rapporter les huit Béatitudes proclamées par Jésus, en particulier celle-ci : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5, 7).
Il a en effet tiré sa devise d’une homélie de saint Bède le Vénérable, décrivant comment Jésus regarda Matthieu avec un amour miséricordieux, et le choisit : miserando atque eligendo. La clé de l’Année Sainte qui va s’ouvrir tient en ces quelques mots, et j’aime aller régulièrement contempler le tableau du Caravage, dans l’église Saint Louis des Français à Rome, qui immortalise cet échange de regards, décisif, entre Jésus et Matthieu (regard intense décrit dans Misericordiae Vultus, au n°8).
Pour ma part, avec une amie, je me suis engagé depuis plus de deux ans à participer chaque semaine, près d’une gare de Rome, à servir des repas aux sans-abri irakiens, syriens, afghans etc, dont les yeux me révèlent en silence la présence de Dieu. Des confrères journalistes viennent parfois avec nous. L’autre jour une femme que nous servions, Giulia, a préféré dire un Notre Père avec nous plutôt que de manger. Le Pape recommande instamment que nous redécouvrions les « œuvres de miséricorde » corporelles et spirituelles. C’est une façon de « réveiller notre conscience souvent endormie » et de « pénétrer davantage au cœur de l’Evangile », dit-il dans Misericordiae Vultus (n°15). Cette expérience de service me tient enraciné dans le réel, me protégeant du danger qui guette tout journaliste, menacé par le vertige de l’information virtuelle.
Comme il l’explique François dans l’Exhortation apostolique programmatique Evangelii gaudium, « la réalité est supérieure à l’idée », et dans la réalité les choses sont entrelacées. Sa méthode révolutionnaire est de « lire la réalité avec une clé trinitaire », car « tout est lié, et cela nous invite à mûrir une spiritualité de la solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité » (Laudato si’ – n° 240). Or la Trinité est parfaite communion dans une perpétuelle relation.
Pour ce pape en effet la relation est fondamentale, comme reflet de la Trinité en ce monde. Pensons à ces mots de tous les jours avec lesquels François salue la foule : « Buonasera, buona domenica, buon pranzo… ». L’annonce se réalise dans les relations avec toutes les personnes qu’il rejoint de manière vraiment missionnaire, par la simplicité de ses paroles et de ses gestes. Cette prise en compte de ce que vivent concrètement les gens, sans idéalisme idéologique, et cette ouverture à la culture humaine, est la marque des disciples de saint Ignace de Loyola, tels que saint François Xavier ou Matteo Ricci, deux de ses modèles. « Chercher et trouver Dieu en toute chose » est une belle expression du fondateur de la Compagnie de Jésus, que ce pape jésuite met en pratique dans son comportement et dans son enseignement, au service d’une foi vécue et transmise.
S’appuyant sur le récit biblique, il aime comparer l’histoire du salut à un long chemin de fiançailles entre Dieu et l’humanité, qui aboutit à un mariage, celui du Christ et de l’Eglise, et cela ne va pas sans combats dans la vie des baptisés. « Le Père qui pardonne toujours et qui pardonne tout » est pour lui un leitmotiv. « La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché », précise-t-il dans la bulle d’indiction du Jubilé (Misericordiae Vultus).
Il cite volontiers le roman de Manzoni qu’il a lu cinq fois, Les Fiancés, grand poème de la miséricorde où l’on voit « l’Innominato », c’est-à-dire l’Innommé, l’une des figures les plus complexes du livre, trouver la voie du changement de cœur et du pardon, rendant possible enfin le mariage de Lucia et Renzo qu’il avait mission d’empêcher. « J’ai l’enfer dans le cœur », reconnait l’Innomé avant d’éclater en sanglots, tandis que le cardinal vient de lui dire – avec des paroles pleines de flamme – que Dieu veut tirer de lui « une gloire que pas un autre ne pourrait lui donner », jetant alors ses bras autour du cou du grand pécheur qui se trouve « comme vaincu par cet élan de charité » (Chapitre XXIII des Fiancés). « Il suffit d’un être humain bon pour qu’il y ait de l’espérance », résume François dans son encyclique récente Laudato si’, refusant d’enfermer quelqu’un dans son péché (« Qui suis-je pour juger » dit-il, comme le cardinal dans ce fameux roman de Manzoni).
Il conçoit la miséricorde comme l’art divin de réparer avec patience ce qui a été brisé, à la manière du Kintsugi japonais, consistant à mettre en valeur les fêlures des porcelaines avec de la poudre d’or, manifestant le renouveau de l’objet et le début d’un autre cycle pour son usage.

Porter la tendresse de Dieu dans le monde d’aujourd’hui

Cela est en résumé ce que je retiens pour le moment en observant le successeur de Pierre qui apparaît à tous comme le « père universel », allant au-delà des apparences, témoin de la bonté du père céleste, témoin d’un amour qui guérit, pardonne, relève et soigne. Lors des audiences publiques, plus loin que les mots échangés, il aime être quelques instants, silencieusement, « front contre front » avec des hommes et des femmes de toute condition, se situant au même niveau que les gens dans un mouvement très christique de solidarité et de compassion. Il embrasse et caresse chaque personne. J’ai personnellement expérimenté sa proximité plusieurs fois. Il n’a pas de charisme particulier, ce n’est pas un athlète, ni un acteur, encore moins un séducteur, pourtant quand la relation se tisse entre une personne et lui surgit alors une lumière éclairant les visages, comme une troisième entité mystérieuse échappant à tout contrôle et à tout calcul. « Le contact est le vrai langage communicatif, le même langage affectif qui a transmis la guérison au lépreux », confiait-il aux nouveaux cardinaux en février 2015, précisant que ce lépreux est devenu par la suite annonciateur de l’amour de Dieu. « Que de guérisons nous pourrions accomplir et transmettre en apprenant le langage du contact », ajoutait-il, exhortant ses plus proches collaborateurs « à ne pas avoir peur d’accueillir avec tendresse les exclus, à ne pas avoir peur de la tendresse ». Nous sommes là au cœur du message du Pape François, pour qui la crédibilité de l’Eglise se joue sur l’évangile des exclus. Exclus en raison de l’âge, de la maladie, du divorce, du chômage, de la pauvreté, de la guerre, tous ont la priorité à ses yeux, au nom de l’inlassable et infinie miséricorde divine, « cœur battant de l’Evangile » (Misericordiae Vultus, n°12)… Si Dieu est souverainement « amour », comme l’enseigne l’apôtre saint Jean (1 Jean 4), la miséricorde est la manifestation de sa nature tournée vers l’extérieur, dont l’Eglise « servante » devrait être toujours davantage l’humble et joyeux relais, comme à Chabeuil.
Cette attitude très mariale de François me rappelle un jour où à Lourdes nous avions «déboulonné» la statue de Notre Dame pour la faire restaurer. L’anfractuosité du rocher était donc vide, comme à l’origine, et je me suis dit qu’on pouvait y voir un message adressé à chacun : l’invitation à ne pas nous situer face à Elle, mais à passer de son côté pour être, à notre mesure, des petites Marie et porter la tendresse de Dieu dans le monde d’aujourd’hui.
C’est le fil d’or qui relie mon expérience de l’Algérie à Rome en passant par Lourdes : être, à notre mesure, des petites Marie et porter la tendresse de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. Sœur Marie-Cécile l’est de manière évidente, à Chabeuil en ce jour, pour nous inciter à le devenir aussi. Nous aurons l’Année de la Miséricorde pour nous y exercer, à partir du 8 décembre prochain, fête de l’Immaculée Conception, anniversaire de l’humanité nouvelle. Prions les uns pour les autres afin que devenions miséricordieux comme le Père est miséricordieux (Luc 6, 36, cité au n°12 de Misericordiae Vultus), capables de poser des gestes simples et vrais de réconciliation autour de nous au cours du Jubilé.
« Voilà le temps favorable pour changer de vie » (Misericordiae Vultus n°19).
Je vous remercie de tout cœur pour votre patience, et je vous dis à bientôt à Rome au cours de l’Année Sainte extraordinaire.
F.V.

3 Comments

  1. Anne-Marie dit :

    C’est avec une émotion recueillie que la salle a écouté le témoignage de François Vayne en ce 22 novembre 2015. Dans le sillage des vœux perpétuels de Sœur Marie-Cécile, qui avaient eu lieu le matin même, les paroles de François Vayne m’ont à la fois édifiée et redonné courage, m’incitant à chercher plus encore la présence de Dieu dans la trame parfois incompréhensible tissée par les événements de la vie. Comme le montre François Vayne, Dieu est là dans les moindres détails, et ce constat nous encourage à nous abandonner à Lui dans les situations les plus improbables, parce que, pour reprendre Saint Paul, il agit à travers notre faiblesse ; c’est précisément là qu’il vient nous rejoindre, surtout si nous nous confions à Lui.

    Puisse le seigneur nous guider, retourner nos vies et nos cœurs comme Il l’a fait pour Sœur Marie-Cécile, comme Il l’a fait pour François Vayne, deux vies toutes données à la gloire de Dieu. Rendons grâce.

  2. Pierre DUPIN dit :

    Merci François pour ce formidable témoignage.
    Une chaude pensée de Pierre et en souvenir de
    Lourdes.

  3. Pascale dit :

    Combien est grand le cœur qui écrit un témoignage aussi profond ! Bien que je retrouve les mêmes paroles dans “Merci François” j’en suis quand même émue !
    C’est vraiment une personne donnée qui peut vivre une si belle expérience avec le Seigneur. Pour ma part c’est tout un enseignement..
    Je rends grâce à Dieu pour ce Don de toi ! Alléluia

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