« Comme un fils demandant de l’aide à sa mère », le Pape a vénéré l’icône de Notre-Dame des Grâces dans la Ville éternelle

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Il s’agissait de la première visite de l’évêque de Rome dans une communauté paroissiale après la pandémie.

Dans le cadre de l’initiative de Carême promue par le Dicastère pour l’évangélisation « 24 heures pour le Seigneur » – événement célébré dans tous les diocèses à la veille du quatrième dimanche de Carême – le Pape a présidé une liturgie pénitentielle dans l’église de Santa Maria delle Grazie al Trionfale, située non loin du Vatican. Habituellement, le Saint-Père préside cette célébration à Saint-Pierre, mais cette année, pour lui donner un caractère plus communautaire et pastoral, il a choisi de la vivre dans une paroisse.

Il s’agissait de la première visite de l’évêque de Rome dans une communauté paroissiale depuis la fin de la pandémie de Covid-19. « Vendredi 17 mars, François est arrivé en milieu d’après-midi, et après avoir salué chaleureusement les personnes présentes il s’est rendu directement à l’autel de la Vierge Marie, où se trouve le Saint-Sacrement et l’icône de Notre-Dame des Grâces », raconte Don Antonio Fois, le curé de la paroisse âgé de 54 ans.

La représentation mariale d’origine byzantine fut rapportée d’un pèlerinage en Terre Sainte par un ermite calabrais, le vénérable Albenzio De Rossi de Cetraro, au XVIe siècle. « Cette représentation de Marie considérée comme miraculeuse est honorée dans la ville éternelle depuis 1587 », précise Don Antonio, très ému par l’intensité de la visite du Saint-Père qui s’est recueilli profondément dans la prière en embrassant l’image qu’il lui présentait, « comme un fils demandant de l’aide à sa mère ».

Cette icône  est entourée d’un culte populaire très vivant, qui lui donnait la priorité sur toutes les autres images mariales jusqu’au développement du sanctuaire diocésain du Divin Amour, dans les années 1930 puis sous le pontificat de Pie XII.

Le nom actuel de Notre-Dame des Grâces, décrété directement par la piété des fidèles, remonte à la deuxième décennie du XVIIème siècle. Dans l’ancienne petite église de Borgo Angelico, pendant près de trois siècles et demi, des générations ont vénéré cette image mariale liée historiquement aux lieux saints de Palestine.

« L’icône est restée dans ce sanctuaire jusqu’au milieu du XXème siècle. En 1924, le cardinal Rafael Merry del Val l’a couronnée sur la place Saint-Pierre devant, nous disent les chroniques, deux cent mille Romains. Un chiffre impressionnant pour l’époque », raconte encore le curé de cette paroisse érigée en 1941 par le décret « Beatissimae Virginis Gratiarum » et confiée au clergé diocésain de Rome.

La nouvelle paroisse a hérité du titre de Santa Maria delle Grazie, après que l’église du même nom ait été démolie en 1939,  dans le cadre de la rénovation de la Via di Porta Angelica, cette rue qui donne sur l’entrée du Vatican et sur la place Saint-Pierre.

Aujourd’hui encore, à deux pas de la place Saint-Pierre, en parcourant la Via di Porta Angelica vers la Piazza del Risorgimento, à l’angle d’un des bâtiments, apparaît le gracieux édicule qui abrite la copie en mosaïque de l’icône sacrée en souvenir du sanctuaire des XVIème et XVIIème siècles, malheureusement détruit entre 1936 et 1939, lors de la restructuration de Borgo Pio. Sous la mosaïque, une inscription exhorte les passants à la prière et rappelle ces événements. Installée ensuite dans l’église où elle est actuellement, elle fut couronnée à nouveau en décembre 1984 par saint Jean-Paul II.

« L’icône représente une Vierge qui allaite. Une image qui révèle l’amour gratuit de Dieu, source de consolation. Elle pouvait donc être véritablement le symbole de cette journée dédiée aux confessions », commente Don Antonio, faisant allusion à cette tendresse dont le Pape demande aux confesseurs de témoigner lors de l’administration du sacrement de réconciliation. Dieu en effet « tend la main pour nous relever lorsque nous avons “toucher le fond” et que nous nous remettons à lui dans la sincérité du cœur », a notamment souligné François, avant de confesser quelques pénitents, après l’exposition du Saint Sacrement.

Avec le Pape, une vingtaine d’autres prêtres ont administré le sacrement de réconciliation. Parmi eux, le curé de la paroisse bien sûr, l’archevêque Rino Fisichella, pro-préfet du dicastère pour l’évangélisation, ainsi que le cardinal Angelo Becciu, confesseur attitré de la paroisse, présent trois après-midi par semaine, le mardi, le jeudi et le samedi, très attaché à cette icône miraculeuse devant laquelle il prie toujours avant d’entrer dans le confessionnal.

François Vayne

 

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